Pionnier pour la prise de conscience du bien-être animal, ce cirque avait été, en 1991, le premier à se passer des animaux sauvages en Allemagne. Et en 2018, il a complètement rayé les animaux vivants de son programme.
D'une part, les cirques se retrouvent de plus en plus contraints physiquement avec la densification urbaine, remarque-t-il.
La vie nomade inhérente au cirque rend également le quotidien pénible pour les animaux comme les chevaux, embarqués dans des vans jusqu'à la prochaine destination.
Pour un cirque qui protège les animaux, cela n'avait plus de sens.
Si on peut projeter l'image de quelqu'un qui n'est plus de ce monde, pourquoi ne pas le faire avec un animal?
Sous le chapiteau de passage à Lübeck (nord), un train à vapeur entourant la piste lance les festivités au son de "Sunday Morning", le tube de Nico et The Velvet Underground.
Puis un perroquet d'un vert lumineux fait son apparition, bientôt remplacé par un éléphant et son éléphanteau, qui tapent du pied et barrissent, eux-mêmes chassés par des chevaux au galop.
Rendre réaliste l'illusion visuelle s'est révélé un défi technique, les spectateurs se situant autour de la piste, contrairement au théâtre où le public est face à la scène.
Venues de onze caméras fixées en hauteur, les images en haute résolution sont projetées sur un filet à mailles fines qui ceinture verticalement la scène. Avec les lumières tamisées, celui-ci devient quasiment invisible, mais les images détonnent.
Même sans vrais éléphants ou lions, Andreas Domke et ses deux fils assistent enthousiastes à la représentation.
C'est bien sans, parce qu'ils essayent vraiment de faire quelque chose d'original du reste du spectacle.
La magie du spectacle opère même sur les moins jeunes, comme Mathias et Marina Martens, 63 ans chacun, qui disent avoir eu l'impression de retomber en enfance.