France: À l'hôpital, la chasse aux couvre-chefs des femmes perçues comme musulmanes s'intensifie

La rédaction
11:129/12/2025, Salı
MAJ: 9/12/2025, Salı
Yeni Şafak
Une infirmière des Hôpitaux de Paris a été licenciée pour avoir refusé d’ôter son calot. Syndicats et soignants dénoncent une discrimination visant les femmes perçues comme musulmanes.
Crédit Photo : AP-HP /
Une infirmière des Hôpitaux de Paris a été licenciée pour avoir refusé d’ôter son calot. Syndicats et soignants dénoncent une discrimination visant les femmes perçues comme musulmanes.

À l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, le licenciement d’une infirmière pour le port d’un simple calot révèle un durcissement inquiétant des pratiques au nom de la laïcité. Soignants et syndicats dénoncent une politique discriminatoire ciblant les femmes perçues comme musulmanes, dans un contexte de pénurie criante de personnel hospitalier.

Une infirmière parisienne, Majdouline B., travaillant depuis 2018 à la Pitié-Salpêtrière et très bien évaluée par sa hiérarchie, a été radiée de la fonction publique et licenciée le 10 novembre 2025 pour avoir refusé d’ôter son calot, un petit bonnet utilisé au bloc, selon une information rapportée par Mediapart.


Jusqu’en décembre 2024, elle le portait sans aucune remarque. Mais après la diffusion d’un nouveau guide de la laïcité (2023) et l’obligation pour les équipes de signer une charte de la laïcité, la direction a imposé l’interdiction de tout couvre-chef, même non religieux.

Majdouline refuse, expliquant qu’aucune règle n’interdit le calot et dénonçant une politique discriminatoire ciblant les femmes perçues comme musulmanes. Plusieurs soignantes témoignent d’une
"chasse aux bonnets"
, parfois justifiée par une hygiène à géométrie variable, alors que d’autres personnels utilisent charlottes ou turbans pour raisons médicales ou culturelles sans être inquiétés.

Une chirurgienne, Myriam, a été elle aussi rappelée à l’ordre, malgré l’usage obligatoire du calot au bloc, voyant là une discrimination fondée sur son nom et son apparence.


Majdouline a subi six convocations disciplinaires, jusqu’à un conseil de discipline mobilisant la direction pour statuer sur son couvre-chef. Elle est finalement renvoyée pour
"tenue inadaptée"
et
"refus répétés"
, alors que l’argument de la laïcité disparaît des motifs officiels.

Le syndicat Sud Santé rappelle qu’aucune preuve n’établit un sens religieux au calot, et qu’associer un vêtement à une religion supposée constitue une discrimination.

Majdouline va déposer un recours, soutenue par un avocat dénonçant une
“chasse aux sorcières”
contre les femmes à traits physiques associés à l’islam. Un médecin de la Pitié décrit un
“raidissement”
récent et critique l’utilisation de ressources pour exclure des soignantes en pleine pénurie de personnel.

Par
Sümeyye Nur Özkan

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