Plus de 9 000 morts sur les routes migratoires en 2024 : l’OIM plaide pour une coordination régionale renforcée

La rédaction avec
16:499/12/2025, Salı
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L’objectif principal de ces discussions était de mettre en œuvre l’Approche fondée sur les routes, un cadre visant à coordonner l’action le long des principaux corridors migratoires plutôt que de multiplier les interventions fragmentées.
Crédit Photo : @UNHABITAT / X
L’objectif principal de ces discussions était de mettre en œuvre l’Approche fondée sur les routes, un cadre visant à coordonner l’action le long des principaux corridors migratoires plutôt que de multiplier les interventions fragmentées.

Plus de 9 000 personnes sont mortes en 2024 sur les routes migratoires mixtes à travers le monde, a alerté lundi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui appelle à renforcer la coordination et les partenariats pour protéger les migrants et les réfugiés.

Face à la multiplication des déplacements périlleux en Afrique de l’Ouest et du Centre, un atelier régional de haut niveau s’est tenu cette semaine à Dakar, organisé par l’OIM et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).


La rencontre de deux jours a réuni des représentants du Tchad, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Sénégal, ainsi que des agences onusiennes, des organisations de la société civile et plusieurs partenaires techniques et financiers.

L’objectif principal de ces discussions était de mettre en œuvre l’Approche fondée sur les routes, un cadre visant à coordonner l’action le long des principaux corridors migratoires plutôt que de multiplier les interventions fragmentées.


Cette approche permet d’analyser les facteurs influençant la mobilité humaine, d’anticiper les pressions liées aux réalités économiques, sociales et climatiques, et d’harmoniser les services de part et d’autre des frontières.


La route Atlantique


Les échanges se sont concentrés sur deux routes majeures : la route Atlantique, reliant l’Afrique de l’Ouest au Maroc et à l’Espagne, où migrants et réfugiés empruntent souvent des embarcations précaires en haute mer ; et la route de la Méditerranée centrale, traversant le Sahara vers l’Afrique du Nord et l’Italie, exposant les voyageurs aux réseaux de traite.


Selon l’OIM, 12 % des décès de migrants en 2024 ont eu lieu en Afrique de l’Ouest et du Centre. À la mi-2024, la région comptait 11,3 millions de migrants, dont 77 % originaires d’un autre pays de la région, confirmant la dimension largement intrarégionale de ces déplacements.

Parallèlement, les conflits, dérèglements climatiques et instabilités politiques ont contraint 21,8 millions de personnes à fuir leur foyer, selon les chiffres du HCR d’octobre 2025.


"Cet atelier nous a permis de réfléchir ensemble aux conditions nécessaires pour opérationnaliser l’Approche fondée sur les routes : vision commune, engagement ferme des gouvernements, coordination claire entre partenaires et capacité d’anticiper les tendances grâce aux données"
, a souligné Sylvia Ekra, directrice régionale de l’OIM pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.


Adapter les politiques


Les représentants des États ont partagé leurs expériences et bonnes pratiques, insistant sur la nécessité d’un dialogue transfrontalier structuré. Abdouraouf Gnon-Konde, Directeur régional du HCR pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a ajouté :

"Les données recueillies nous aident à adapter les politiques et à concevoir des programmes ciblés qui protègent mieux les personnes en mouvement avant qu’elles ne mettent leur vie en péril".

À l’issue de l’atelier, les pays participants se sont engagés à élaborer des feuilles de route nationales dès 2026 et à mettre en place des groupes de travail thématiques pour maintenir la coopération sur l’asile, l’accès aux services de protection et la collecte de données.


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