France / “Sales connes”: polémique au sommet de l’État

Cécile Durmaz
10:359/12/2025, mardi
Yeni Şafak
L'épouse du président français, Brigitte Macron, a qualifié de "sales connes" des militantes féministes ayant interrompu le spectacle de l'humoriste, Ary Abittan.
Crédit Photo : Public /
L'épouse du président français, Brigitte Macron, a qualifié de "sales connes" des militantes féministes ayant interrompu le spectacle de l'humoriste, Ary Abittan.

L'épouse du président français, Brigitte Macron, a qualifié de "sales connes" des militantes féministes ayant interrompu le spectacle de l'humoriste, Ary Abittan, qui avait été accusé de viol.

Une séquence filmée en coulisses du spectacle d’Ary Abittan, aux Folies Bergère, enflamme les réseaux sociaux depuis lundi. On y voit Brigitte Macron soutenir l’humoriste, visiblement anxieux avant son entrée en scène, après l’interruption de sa représentation la veille par des militantes féministes du collectif #NousToutes, qui avaient scandé “Abittan violeur”.



Accusé de viol fin 2021 par une femme qu’il fréquentait, Ary Abittan a depuis bénéficié d’un non-lieu, confirmé en appel en janvier dernier.


Sur la vidéo, publiée par Public, l’épouse du chef de l’État répond à l’artiste inquiet:
“S’il y a des sales connes, on va les foutre dehors”
, lance-t-elle en riant, avant d’ajouter:
“Surtout des bandits masqués”
. Des propos qui ont immédiatement suscité une vague d’indignation.

“Choquées et scandalisées”
, les militantes de #NousToutes dénoncent des mots
“extrêmement violents”
, perçus comme
“un nouveau crachat sur les victimes et les associations féministes”
. Leur action, affirment-elles, visait à interpeller l’opinion publique sur le retour sur scène d’un homme accusé de violences sexuelles, malgré la décision judiciaire.

Face au tollé, l’entourage de Brigitte Macron évoque une
“critique de la méthode radicale employée”
par les militantes, insistant sur le fait que ces propos visaient la forme de l’action, et non le combat féministe en lui-même.

Mais la controverse dépasse déjà cette explication. L’actrice Judith Godrèche a exprimé son soutien au collectif sur Instagram:
“Moi aussi je suis une sale conne".
Des responsables politiques dénoncent des propos
“gravissimes”
, incompatibles avec la fonction de Première dame. La patronne des écologistes, Marine Tondelier, rappelle que, si la justice a tranché, le débat public reste légitime. Manon Aubry, eurodéputée LFI, y voit, elle, le symbole d’un quinquennat qui proclamait les droits des femmes
“grande cause nationale”
avant, selon ses mots, de les piétiner.

Derrière la polémique, une fracture persistante: celle entre institutions et mouvements féministes, entre légalité judiciaire et parole militante, entre scènes éclairées et coulisses du pouvoir. Une phrase, quelques secondes de vidéo, et le vernis du consensus se craquelle.


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