Dans son rapport annuel sur l’économie du Niger publié fin octobre, la Banque Africaine de Développement (BAD) indique que la croissance économique devrait atteindre 10,4% en 2024 puis ralentir à 7,4% en 2025.
Selon l’institution financière africaine, cette croissance devrait être principalement la production de pétrole brut qui devrait passer de 20 000 à environ 100 000 barils par jour. Le secteur agricole devrait aussi jouer un rôle prépondérant dans cette reprise.
Toutefois Harouna Illiassou, un économiste, ne partage pas les prévisions de la BAD sur le secteur agricole. Il estime que l’agriculture nigérienne est encore très rudimentaire pour avoir tout ce poids dans l’économie. Il rappelle que depuis l’ancien président Mahamadou Issoufou, une vaste réforme du secteur agricole a été annoncée notamment avec le programme les Nigériens Nourrissent les Nigériens. Il indique cependant que, ce plan censé assurer au pays, une sécurité alimentaire n’a pas vraiment pris corps. M. Illiassou souligne quand-même qu’avec la volonté politique affichée par le pouvoir militaire, ce programme pourrait finalement connaître une mise en œuvre réelle.
L’économiste soutient aussi qu’on ne peut non plus compter sur la production de pétrole pour booster la croissance.
D’après Harouna Illiassou, la Bad devrait souligner les efforts du pouvoir militaire à Niamey pour lutter contre la corruption. Selon lui, la bonne gestion des ressources publiques entre en grande partie dans la relance annoncée.
Selon la Banque mondiale, cette situation pourrait aller jusqu’à avoir des répercussions sur le commerce dans la zone UEMOA, dont le Niger est toujours membre. Là aussi, Harouna Illiassou pense que l’institution financière internationale fait une mauvaise lecture.
Dans son rapport publié début octobre, la Banque mondiale précise également que malgré la hausse prévue de l’inflation en 2025-2026, le taux d’extrême pauvreté devrait diminuer grâce aux fortes projections de croissance du Produit intérieur brut et de la production agricole. L’institution ajoute toutefois, que les tensions avec le voisin béninois pourraient continuer à affecter l’économie nigérienne.