Niger: une manifestation pour réclamer la fin du Franc CFA

La rédaction
11:3919/11/2024, mardi
Yeni Şafak
Crédit Vidéo : Yasser Ulrich / Nouvelle Aube
Au Niger, la Synergie des organisations de la société civile a mobilisé des centaines de manifestants à Niamey pour réclamer l'abandon du Franc CFA et l'adoption d'une nouvelle monnaie par les pays de l'Alliance des États du Sahel.

Au Niger, la Synergie des organisations de la société civile ne veut plus du Franc CFA. Cette plateforme de mouvements de la société civile a organisé une marche pour le signifier aux autorités. Samedi, la Synergie a rassemblé des centaines de manifestants de Niamey pour appeler les dirigeants de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), à doter les trois pays d’une nouvelle monnaie.

Dans les rues de la capitale nigérienne, samedi dernier, une marche bien colorée. Partant des militaires dans leurs treillis, jusqu’aux commerçants des marchés, la Synergie des organisations de la société, a sonné une grande mobilisation. Les manifestants avaient comme principal mot d’ordre : encourager les autorités de l’AES à redonner à leur pays, une vraie souveraineté. L’un des points clés de cette souveraineté recherchée, la question de la monnaie.


Les manifestants ont exigé à cor et à cri la fin du Franc CFA. Tous les intervenants qui ont pris la parole au cours de cette manifestation appellent à passer la création d'une monnaie commune pour les trois pays de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).

Ibrahim Abdoulaye, un activiste anti Franc CFA indique que la lutte pour la création d’une monnaie de l’AES est un combat noble parce qu'
"aucune souveraineté ne saurait être possible, lorsque nous n’avons pas une autonomie financière ou une autonomie économique"
.

Mohamed Sékou Doro, un autre activiste, se demande si la Mauritanie, le Ghana, la Mozambique ou encore le Nigéria ont leur propre monnaie, pourquoi pas le Niger.
"Faites un tour dans ces pays-là et vous verrez qu’ils sont nettement en avance sur nous autres pays francophones. Ce qui veut dire que quelque part, nos ressources ont été sous-évaluées"
, commente-t-il.

Habibatou Moussa, qui est aussi actrice de la société civile estime que le Franc CFA a fait ses preuves depuis 60 ans et qu’il faut maintenant y mettre fin et passer à autre chose.
"Le Franc CFA n’a apporté que du profit à ceux que nous connaissons, aux impérialistes. Et aujourd’hui, nous avons envie de nous affirmer, nous avons envie de faire évoluer notre pays"
, déclare Mme Moussa.

Dans la foule des marcheurs, alors que certains invitent les autorités à aller vite, d’autres tempèrent. Abdourahamane Oumarou qui pourtant, lutte aussi pour la fin de cette monnaie, appelle les autorités de l’AES à le faire avec prudence.
"Ce n’est pas quelque chose qui se fait du jour au lendemain. Je pense que nous devons le dire à nos autorités pour qu’elles puissent se préparer. Je pense que dans deux ou trois ans, on peut vraiment espérer une autre monnaie forte"
, explique-t-il.

Pour M. Oumarou, le Niger, le Mali et le Burkina Faso regorgent de beaucoup de richesses et surtout d’or pour supporter les exigences d’une monnaie.
"Je pense qu’on peut se préparer à constituer vraiment de grosses réserves d’or pour penser vraiment à sortir du franc CFA"
, recommande-t-il.

Par
Yasser Ulrich

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