Le Burundi libère 4.000 détenus pour désengorger ses prisons

15:5627/11/2024, mercredi
AFP
Les onze prisons du pays abritaient, fin octobre, 13.211 prisonniers pour seulement 4.100 places, dans des conditions décrites comme "inhumaines".
Crédit Photo : STRINGER / AFP
Les onze prisons du pays abritaient, fin octobre, 13.211 prisonniers pour seulement 4.100 places, dans des conditions décrites comme "inhumaines".

Le Burundi a annoncé avoir libéré ces dernières semaines quelque 4.000 détenus accusés de "crimes mineurs", pour désengorger ses prisons surpeuplées.

Ce programme, lancé mi-novembre, vise à libérer au total 5.442 détenus, a ajouté la présidence dans un message publié sur X dans la nuit de mardi à mercredi.


Les onze prisons du pays abritaient, fin octobre, 13.211 prisonniers pour seulement 4.100 places, dans des conditions décrites comme
"inhumaines"
.

Iteka, la plus ancienne ligue des droits de l'homme du Burundi, a regretté que cette mesure
"laisse de côté les milliers de prisonniers politiques qui sont entassés dans les prisons"
.
"Certains ont déjà purgé leurs peines mais ne sont pas relâchés"
, a déploré le président de la ligue, Anschaire Nikoyagize.

Le président burundais, Evariste Ndayishimiye, avait annoncé ces milliers de libérations le 14 novembre, les justifiant notamment par
"le coût exorbitant"
de ces prisonniers.

"Quelque 4.000 sur les 5.442 concernés sont déjà rentrés au sein de leurs familles"
, a précisé la présidence sur X, ajoutant qu'
"un ultimatum de deux semaines aux responsables pour finaliser les formalités"
avait été donné. Les conditions de détention dans le pays sont régulièrement dénoncées.

"Nous pouvons passer plusieurs jours sans avoir de la nourriture, il n'y a pas de médicaments, la plupart des détenus dorment par terre, et les prisons n'ont pas souvent d'essence pour nous amener devant les tribunaux"
, a témoigné l'un d'eux à l'AFP sous couvert d'anonymat.

"Nous nous réjouissons de la mesure décidée par le président"
, a déclaré mardi Jean-Marie Nshimirimana, président de l'Association Solidarité avec les Prisonniers et leurs Familles.

"Mais nous constatons que ceux qui sont chargés de la mettre en application traînent des pieds"
, a-t-il ajouté.

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