Crédit Photo : Tobias SCHWARZ / AFP
Le géant allemand de l'automobile Volkswagen a annoncé le 27 novembre 2024 qu'il allait vendre ses activités dans la région chinoise du Xinjiang, où Pékin a été accusé de violations généralisées des droits de l'homme, notamment de travail forcé.
Le premier constructeur automobile européen, Volkswagen, a annoncé mercredi vouloir cesser ses activités dans la région chinoise du Xinjiang, en réponse à des critiques croissantes liées aux accusations de violations des droits humains visant Pékin.
Le groupe a justifié sa décision par des
dans un communiqué, bien qu’elle s'inscrive dans un contexte de pressions éthiques accrues.
"VW s'incline d'une certaine manière devant l'opinion publique"
, a déclaré à l'AFP Ferdinand Dudenhöffer, directeur du Center Automotive Research de Bochum. Depuis plusieurs années, médias, investisseurs et défenseurs des droits humains dénoncent la présence de Volkswagen au Xinjiang.
Accusations de travail forcé
Volkswagen est critiqué pour son usine située à Urumqi, capitale du Xinjiang, ouverte en 2013 et détenue en partenariat avec SAIC, un acteur local. En mars 2023, la banque allemande Deka a retiré les actions Volkswagen de son portefeuille
, après qu'une alerte de MSCI a été émise en raison d'allégations de travail forcé à Urumqi.
Selon le communiqué de Volkswagen, ce site controversé, ainsi qu'une piste d'essais à Turpan, seront cédés à l'entreprise chinoise Shanghai Motor Vehicle Inspection Center (SMVIC).
Malgré un audit externe commandé en 2022 concluant à l'absence de preuves de travail forcé parmi les 197 employés de l'usine, des lacunes méthodologiques ont été relevées par plusieurs médias, dont le Financial Times.
La région du Xinjiang est au cœur d'accusations internationales, Pékin étant suspecté d'avoir interné plus d’un million de Ouïghours et autres minorités musulmanes dans des centres de détention. Ces établissements sont accusés de pratiques telles que la torture, le travail forcé, la stérilisation forcée et l’endoctrinement politique.
Un rapport des Nations unies de 2022 a évoqué des preuves
de violations graves des droits humains dans cette région.
Baisse des ventes en Chine
Volkswagen a également souligné un
"réalignement stratégique"
lié à la transition vers les véhicules électriques. En Chine, où le constructeur réalise un tiers de ses ventes, les livraisons ont chuté de 15 % au troisième trimestre.
La marque VW a perdu son titre de marque automobile la plus vendue en Chine, dépassée par BYD, un constructeur local.
Par ailleurs, Volkswagen redoute les conséquences des tensions commerciales, notamment après la décision de l'Union européenne d’augmenter les droits de douane sur les voitures importées de Chine.
Cette annonce intervient alors que le groupe traverse une crise globale marquée par des baisses de ventes, des négociations sur un plan d’économies et des risques de fermetures d’usines en Allemagne.
"L’Allemagne a besoin d'une relation raisonnable avec la Chine"
, a affirmé Ferdinand Dudenhöffer, soulignant l'importance de ce partenariat pour l'économie allemande.
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