L'accord-cadre pour ce financement a été signé dimanche à Riyad par la ministre de l'Économie tunisienne Feryel Ouerghi et le PDG de l'ITFC (International Islamic Trade Finance Corporation), Hani Salem Sonbol, en marge des réunions annuelles du Groupe de la Banque islamique pour le développement (BID).
Le crédit, versé sur trois ans, servira à financer les importations de matières premières, en particulier de produits pétroliers, destinées à des entreprises publiques tunisiennes, a précisé le ministère tunisien dans un communiqué.
L'aide accordée à la Tunisie intervient dans une période où le pays nord-africain est secoué par une profonde crise économique et financière.
L'État, qui contrôle une centaine d'entreprises publiques pour la plupart déficitaires, centralise en Tunisie l'achat de nombreux produits subventionnés dont des denrées cruciales comme les carburants et les céréales.
Parmi les entreprises d'État figure aussi l'ancien fleuron industriel, la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) qui a vu sa production s'effondrer depuis la Révolution de 2011, à cause d'un manque d'investissements et de troubles sociaux à répétition.
Face à d'importantes échéances de dette à rembourser, l'État a obtenu le feu vert du Parlement en février pour un financement direct "à titre exceptionnel" de son budget par la Banque centrale de Tunisie à hauteur de 7 milliards de dinars (environ 2 milliards d'euros).
Selon des économistes, la Tunisie est en manque de liquidités aussi à cause du rejet il y a un an par le président tunisien Kaïs Saïed d'un nouveau crédit du FMI de 2 milliards de dollars, au motif que les réformes à mener en contrepartie ne seraient pas soutenables pour les Tunisiens.