Maldives: l'ex-président Yameen libéré de prison après une décision judiciaire

09:4519/04/2024, vendredi
AFP
L'ancien président des Maldives Abdulla Yameen est accueilli par ses partisans dans son bureau de campagne à Male le 18 avril 2024.
Crédit Photo : Mohamed Afrah / AFP
L'ancien président des Maldives Abdulla Yameen est accueilli par ses partisans dans son bureau de campagne à Male le 18 avril 2024.

M. Yameen, 64 ans, était détenu dans la prison de haute sécurité de Maafushi avant d'être assigné à résidence le lendemain de la victoire à la présidentielle en septembre de son allié Mohamed Muizzu.

L'ancien président pro-chinois avait contracté de lourdes dettes et fait construire des milliers d'habitations et des infrastructures sur cet archipel de l'océan Indien au cours de son mandat de cinq ans.


L'ancien président des Maldives, Abdulla Yameen, a été libéré jeudi à la suite de l'annulation par un tribunal de sa condamnation à 11 ans de prison pour corruption et blanchiment d'argent. La Haute Cour de l'archipel de l'océan Indien, composée de trois juges, a estimé que le procès de M. Yameen en 2022 avait été inéquitable et a ordonné un nouveau procès.

"Le jugement de la cour d'instance inférieure n'était pas équitable",
a déclaré le juge Hassan Shafeeu en lisant la décision de la Haute Cour.

Cette libération intervient avant les élections législatives qui se dérouleront dimanche aux Maldives et auxquelles se présentent des candidats d'un parti politique que M. Yameen a formé pendant son séjour en prison.


M. Yameen a été reconnu coupable de corruption pour avoir accepté, pendant sa présidence entre 2013 et 2018, un pot-de-vin en échange de l'assurance donnée à un homme d'affaires qu'il obtiendrait un bail sur une petite île pour un projet touristique.

La décision de la Haute Cour ne concernait pas ce verdict. Le co-accusé de M. Yameen, l'homme d'affaires Yusuf Naeem, accusé d'avoir versé le pot-de-vin d'un million de dollars, a également été libéré.


M. Yameen, 64 ans, était détenu dans la prison de haute sécurité de Maafushi avant d'être assigné à résidence le lendemain de la victoire à la présidentielle en septembre de son allié Mohamed Muizzu.


L'ancien président pro-chinois avait lourdement emprunté à la Chine pour des projets de construction de milliers d'habitations et d'infrastructures au cours de son mandat de cinq ans.


Entre Inde et Chine


Les Maldives, qui occupent une position stratégique sur les principales routes maritimes internationales est-ouest, sont devenues un foyer de rivalité géopolitique entre l'Inde et la Chine.

Selon les observateurs, aucun parti n'est en mesure de remporter une majorité indiscutable aux élections de dimanche prochain, et M. Muizzu pourrait être obligé de travailler avec une coalition.


M. Muizzu a poursuivi la ligne adoptée par M. Yameen en renforçant les liens avec la Chine au détriment de l'Inde, protectrice traditionnelle des Maldives. Il a accordé dimanche dernier une série de contrats pour la construction d'infrastructures à des compagnies d'Etat chinoises.


Un contrat de 225 millions de dollars a été remporté par la firme Dongfang Electric Corporation pour construire trois usines de transformation du poisson et un contrat pour la modernisation d'un aéroport a été accordé à une autre entreprise chinoise.


M. Yameen n'avait pas été autorisé à se présenter à l'élection présidentielle en 2023 en raison de sa condamnation, mais il a soutenu M. Muizzu, qui a accédé au pouvoir en promettant de le libérer.

M. Muizzu s'est également engagé à expulser les 89 militaires indiens stationnés dans ce pays insulaire pour piloter trois avions offerts aux Maldives par l'Inde afin d'effectuer des patrouilles sur leur vaste territoire maritime. Ces militaires doivent avoir achevé leur retrait d'ici le 15 mai.


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