Procès Samuel Paty: Jusqu'à 16 ans de prison contre deux des prévenus

10:2921/12/2024, samedi
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Gaelle Paty, la sœur de Samuel, s'adresse à la presse à la Cour d'assises spéciale de Paris après l'annonce du verdict dans l'affaire des huit personnes mises en examen pour la décapitation de l'instituteur Samuel Paty en 2020, à Paris, le 20 décembre 2024.
Crédit Photo : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Gaelle Paty, la sœur de Samuel, s'adresse à la presse à la Cour d'assises spéciale de Paris après l'annonce du verdict dans l'affaire des huit personnes mises en examen pour la décapitation de l'instituteur Samuel Paty en 2020, à Paris, le 20 décembre 2024.

La Cour d'Assises spéciale de Paris a rendu vendredi soir son verdict concernant l'attentat qui a couté la vie à Samuel Paty, au terme de sept semaines de procès.

Azim Epsirkhanov et Naïm Boudaoud ont tous deux étés condamnés à 16 années de réclusion criminelle après avoir été reconnus coupables de complicité d'assassinat.


Abdelhakim Sefrioui et Brahim Chnina, reconnus coupables d'association de malfaiteurs terroristes ont été respectivement condamnés à 15 et 13 ans de prison.


Reconnu coupable d'apologie de terrorisme, est condamné à 1 an de prison, assorti d'un suivi socio judiciaire.


Priscilla Mangel déclare coupable de provocation au terrorisme est condamnée à 3 ans de prison assorti d'un sursis probatoire et d'un suivi sanitaire et socioéducatif.


Louqmane Ingar, reconnu coupable d'association de malfaiteurs terroriste écope de son côté d'une peine de 3 ans de prison dont 2 avec sursis.


Ismaïl Gamaev est enfin condamné à 5 ans de prison dont 30 mois de sursis.


Pour rappel, le procès de l'attentat qui a coûté la vie à Samuel Paty s'était ouvert le 4 novembre à Paris pour s'achever ce vendredi.

Quatre ans après les faits, la justice s'est attelée à déterminer les responsabilités des huit accusés, dans l'assassinat, survenu le 16 octobre 2020, de Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie au collège du Bois d'Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, décapité à la sortie des cours par un ressortissant russe, d'origine tchétchène, âgé de 18 ans.


Son bourreau, Abdoullakh Anzorov, abattu dans la foulée par les forces de l'ordre, reprochait à l'enseignant d'avoir montré à ses élèves, des caricatures issues du journal satirique Charlie Hebdo et mettant en scène le prophète Mohammed nu.


L'attentat avait provoqué une onde de choc dans tout le pays, et le nom de Samuel Paty fait depuis office de symbole. Six mineurs ont par ailleurs été condamnés par le tribunal pour enfants, au terme d'un procès intervenu fin 2023.


Au cours des sept semaines de ce procès présidé par le juge Franck Zientara assisté de quatre assesseurs, le rôle des huit accusés âgés de 22 à 65 ans, dont cinq comparaissent détenus, a été examiné en détail pour déterminer les responsabilités de chacun, conformément à un arrêt de mise en accusation daté du 13 septembre 2023.


Parmi les accusés, figuraient deux des proches d'Abdoullakh Anzorov, Azim Epsirkhanov et Naim Boudaoud, qui étaient initialement accusés de faits qualifiés de
"complicité d'assassinat terroriste"
et encouraient une peine de prison à perpétuité. Tous deux âgés respectivement de 23 et 22 ans, soupçonnés d'avoir aidé le tueur de Samuel Paty, en l'accompagnant dans l'achat d'armes mais nient avoir eu connaissance du projet terroriste. Naim Boudaoud l'a par ailleurs déposé sur les lieux de l'attentat.

Brahim Chnina et Abdelhakim Sefrioui, âgés de 52 et 65 ans, et tous deux également détenus depuis les faits, ont étaient mis en cause pour des des accusations d'association de malfaiteurs terroriste.

Dans le détail, Abdoullakh Anzorov, qui n'était aucunement lié à l'établissement ni à Samuel Paty, a vraisemblablement eu connaissance des faits suite à la polémique engendrée par la diffusion d'une vidéo, devenue virale et diffusée par Brahim Chnina, l'un des parents d'une élève, dénonçant la démarche du professeur d'histoire-géographie.


Ce dernier, alerté par sa fille (dont l'enquête démontrera par la suite qu'elle n'était en fait pas présente au cours), est alors soutenu par le militant associatif Abdelhakim Sefroui, qui publiera, le 11 octobre, une autre vidéo qualifiant Samuel Paty de
"voyou".

Leurs vidéos génèrent de très nombreux commentaires, et le nom de l'enseignant ainsi que celui de son établissement sont finalement divulgués, permettant à Abdoullakh Anzorov de l'identifier, le localiser, avant de se rendre sur les lieux pour le décapiter.


Yusuf Cinar, Ismaïl Gamaev, et Louqmane Ingar, tous trois âges de 22 ans et membres de divers groupes Snapchat auxquels participait Abdoullakh Anzorov, étaient accusés de lui avoir apporté un soutien idéologique.


Priscilla Mangel, la seule femme à comparaître devant la Cour d'Assises spéciale, était pour sa part âgée de 36 ans. Il lui était reproché d'avoir longuement et régulièrement échangé avec le terroriste en le confortant dans son projet.


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