Lorsque la Commission de Détermination du Salaire Minimum s’est réunie pour la deuxième fois sans aborder le sujet du salaire minimum, cela a déclenché une avalanche de plaisanteries sur les réseaux sociaux. Un sujet aussi délicat a fini par devenir une source de divertissement.
La gravité de la situation, cependant, s’est révélée lors de la troisième réunion, lorsque le montant du salaire minimum n’avait toujours pas été abordé. L’humour a laissé place au sérieux, et l’ambiance s’est refroidie.
En examinant pourquoi et comment ce processus s’est déroulé ainsi, voici les éléments qui émergent:
• Les arguments répétés depuis des années sur le lien entre les salaires et la spirale inflationniste,
• La démonstration qu’une deuxième augmentation en juillet n’était plus envisageable,
• Le fait que le ministre du Travail s’en réfère au ministre des Finances,
• La tentative peu convaincante de la Banque Centrale de prouver le lien entre les salaires et l’inflation à l’aide d’un modèle inadéquat,
• Les rumeurs selon lesquelles la Banque Centrale aurait assuré aux fonds que l’augmentation du salaire minimum serait modérée,
• L’affirmation de la Banque Centrale selon laquelle “le moment est idéal pour envisager une indexation avancée sur le salaire minimum”,
• Les spéculations selon lesquelles, lors de réunions avec des chefs d’entreprise, la Banque Centrale aurait recommandé de limiter l’augmentation à 25 %.
Ces approches et réflexions découlent d’une vision purement financière. Dire que la question a été abordée d’un point de vue économique serait un peu prétentieux. Si elle avait été traitée comme une question économique, la discussion aurait porté sur le lien entre salaire et emploi, et non sur celui entre salaire et inflation.
Il apparaît clairement que la Banque Centrale domine cette discussion.
La Banque semble chercher une révolution, mais si le “moment idéal” est arrivé en Türkiye, alors:
• C’est aussi le moment idéal pour abolir les dépôts en devises étrangères,
• C’est aussi le moment idéal pour supprimer le salaire minimum,
• C’est aussi le moment idéal pour exclure les employeurs du système de retraite,
• Et c’est aussi le moment idéal pour privilégier la solidarité des acteurs économiques plutôt que leur concurrence.
Et il y a encore plus. Mais ces questions ne peuvent pas être débattues. Les révolutions ne sont ouvertes au débat qu’en fonction de qui elles touchent.
Ainsi, une révolution qui affecterait les riches n’est pas une révolution, mais une folie, une marginalité.
En revanche, aborder des sujets qui touchent les plus faibles sera qualifié de moderne, progressiste, occidental, de “quelques crans au-dessus de ce pays”.
Ce vieux mode de pensée, enraciné dans le baasisme, est courant dans les domaines de l’économie et des finances.
Pourtant, une révolution qui frappe les plus faibles n’est pas une révolution, mais une oppression.
Une véritable révolution est globale. Elle touche tout le monde de manière égale et ses bénéfices sont répartis équitablement. C’est seulement à cette condition qu’une révolution peut être qualifiée de telle.
La vraie révolution consisterait à cesser de lier les salaires à l’inflation.
C’est une approche nouvelle et inhabituelle.
Le capitalisme, lui, justifie les salaires en fonction de l’inflation. Il a découvert cette idée et l’a solidement ancrée dans son système.
Cependant, l’inflation est en réalité le reflet des erreurs cumulées du système mis en place par le capitalisme.
Le capitalisme transforme ce phénomène économique, aussi naturel que la déflation, en un monstre.
On pourrait aussi dire que le capitalisme attribue ses propres fautes à la société, comme si elle en était responsable. Dans le langage populaire : le capitalisme manipule les perceptions autour de l’inflation.
C’est précisément pour cette raison que la commission évite de parler du salaire minimum.
Pour le public, la commission est responsable de l’inflation, des injustices et de la pauvreté.
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