Crédit Photo : Rudy CAREZZEVOLI / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Isack Hadjar, pilote franco-algérient réserviste pour Red Bull, dans le paddock avant le Grand Prix des États-Unis de Formule 1, le 20 octobre 2024 à Austin, Texas.
Isack Hadjar, 20 ans, découvrira la catégorie reine du sport automobile au printemps prochain après avoir été recruté par l'écurie Racing Bulls, qui a annoncé la nouvelle vendredi dans un communiqué.
Le franco-algérien, vice-champion de Formule 2 cette saison avec l'écurie Campos, malgré de nombreux soucis mécaniques, a réussi à convaincre l'équipe italienne, petite sœur de Red Bull, de lui faire confiance pour succéder au Néo-Zélandais Liam Lawson.
Ce dernier a été promu dans l'écurie autrichienne aux côtés du quadruple champion du monde en titre, le Néerlandais Max Verstappen, après l'éviction du Mexicain Sergio Pérez, écarté en raison de performances jugées insuffisantes.
"C'est énorme pour moi, pour ma famille et pour tous ceux qui ont cru en moi depuis le début"
, s'est réjoui Hadjar, cité dans le communiqué de sa nouvelle équipe.
"Le parcours qui m'a mené du karting à la monoplace, puis aujourd'hui à la Formule 1, est le moment pour lequel j'ai travaillé toute ma vie, c'est un rêve"
, a-t-il souligné.
Hadjar deviendra le premier pilote algérien de l'histoire de la F1 et le troisième africain, plus de quarante ans après le départ du Sud-africain Jody Scheckter.
Surnommé "le petit Prost" par l'influent conseiller autrichien de Red Bull, Helmut Marko, également responsable de la filière des jeunes pilotes de l'écurie, le Tricolore a brillé cette saison, remportant notamment quatre courses et décrochant huit podiums en Formule 2.
"En fait, j'analyse énormément quand je roule, j'utilise ma tête. C'est vraiment mon univers, c'est mon domaine, et je le maîtrise donc je me permets de réfléchir à des choses qui ne me perturbent pas",
avait expliqué Hadjar début décembre.
Cette description le rapproche d'Alain Prost, surnommé "Le Professeur" pour son approche méthodique des courses. Toutefois, le chemin est encore long pour égaler le quadruple champion du monde français de Formule 1.
Hadjar devra notamment apprendre à canaliser son énergie et sa frustration, parfois exprimées à la radio. Ses interventions, perçues comme des saillies verbales, seront moins tolérées en F1, où il sera davantage sous les projecteurs.
"Ses parents et sa sœur sont très intelligents, donc lui aussi devrait utiliser un peu plus sa tête parfois. C'est l'un de ses points faibles. Il doit être plus patient et moins impulsif. Il a beaucoup de tempérament, mais il est parfois trop capricieux"
, a estimé Helmut Marko.
"Mais il a fait beaucoup de progrès dans ce domaine. C'est l'un de nos jeunes pilotes les plus prometteurs et rapides. Et il sait aussi très bien gérer ses pneus, ce qui est crucial aujourd'hui. Il a perdu plus de 80 points cette saison en raison de problèmes mécaniques, mais il s'est battu jusqu'à la dernière course, ce qui prouve sa force mentale"
, a ajouté le conseiller autrichien.
Hadjar, rapide au volant des monoplaces Red Bull lors de plusieurs séances d'essais libres ou du test de fin de saison à Abou Dhabi, a devancé son futur coéquipier nippon Yuki Tsunoda. Il devra désormais prouver sur la durée qu'il a les qualités pour évoluer en Formule 1, ce dont il est convaincu.
"J'ai prouvé ce que je devais prouver en F2 et j'ai le niveau pour piloter en F1. Mais je ne veux pas aller en F1 pour faire de la figuration. Je ne veux pas être là pour être là et végéter, cela n'a aucun intérêt. Je veux être là pour me battre, pour décrocher des victoires",
a-t-il affirmé à l'AFP début décembre.
Confiant, Hadjar sait qu'il n'aura pas droit à l'erreur dans l'univers Red Bull, connu pour écarter rapidement ses pilotes sous-performants. Cela ne semble pas l'inquiéter:
"Je suis prêt pour la F1",
conclut-il.
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