L'armée indienne enquête sur la mort présumée de civils en détention au Cachemire

15:4626/12/2023, mardi
MAJ: 26/12/2023, mardi
AFP
Le Commandant en chef du Commandement de l'Armée indienne dans l'Est, le Général d'Armée Rana Pratap Kalita (2e à gauche), participe à un événement à l'occasion de la "Journée de la Victoire" au quartier général du Commandement de l'Est de l'armée indienne à Fort William, Kolkata, le 16 décembre 2023.
Crédit Photo : DIBYANGSHU SARKAR / AFP
Le Commandant en chef du Commandement de l'Armée indienne dans l'Est, le Général d'Armée Rana Pratap Kalita (2e à gauche), participe à un événement à l'occasion de la "Journée de la Victoire" au quartier général du Commandement de l'Est de l'armée indienne à Fort William, Kolkata, le 16 décembre 2023.

L'armée indienne a ouvert une enquête sur la mort de trois civils placés en garde à vue après une attaque rebelle meurtrière contre des soldats au Cachemire, a annoncé mardi la police.

Les trois hommes faisaient partie d'un groupe de huit détenus par l'armée la semaine dernière à Poonch, près de la frontière qui divise le territoire himalayen entre l'Inde et le Pakistan.


Ils ont été arrêtés un jour après que des rebelles ont tendu une embuscade et tué quatre soldats.

L'armée a ordonné à une cour
"d'enquêter sur les circonstances qui ont conduit à la mort de trois civils",
a déclaré à l'AFP un haut responsable de la police du Cachemire, sous couvert d'anonymat.

Les services internet ont été coupés à Poonch et dans le district voisin de Rajouri après l'attaque contre des soldats indiens.

Mais ce week-end, des images montrant des soldats indiens maltraitant physiquement certains détenus ont été publiées sur les réseaux sociaux.

Se décrivant comme l'une des personnes figurant sur cette vidéo devenue virale, Mohammad Ashraf, 52 ans, a déclaré au journal Indian Express que lui et les autres détenus avaient été déshabillés, battus et que leurs blessures ouvertes avaient été couvertes de poudre de piment.


Les cinq autres civils détenus par l'armée ont été aussi blessés et sont hospitalisés à Rajouri.

Des habitants de Topa Pir, lieu de l'attaque de la semaine dernière contre des soldats, ont déclaré à l'AFP sous couvert d'anonymat que les huit civils placés en garde à vue par l'armée étaient tous originaires de leur village.


Le 11 décembre, la Cour suprême de l'Inde a avalisé la décision du gouvernement du Premier ministre Narendra Modi de mettre fin au statut semi-autonome du Cachemire, territoire à majorité musulmane foyer d'une insurrection depuis des décennies.

L'insurrection séparatiste dans le Jammu-et-Cachemire, qui a éclaté en 1989, a fait des dizaines de milliers de morts, civils, soldats et rebelles séparatistes. Ces derniers réclament l'indépendance ou un rattachement au Cachemire sous contrôle du Pakistan.


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