Hamas: un haut responsable affirme que le mouvement gardera ses armes pour éviter une nouvelle guerre israélienne

La rédaction avec
11:4011/12/2025, jeudi
AA
Des militants palestiniens du Hamas sécurisent la zone tandis que des travailleurs égyptiens accompagnés de membres du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) recherchent les restes du dernier otage israélien dans le quartier de Zeitoun, à Gaza, le 8 décembre 2025.
Crédit Photo : OMAR AL-QATTAA / AFP
Des militants palestiniens du Hamas sécurisent la zone tandis que des travailleurs égyptiens accompagnés de membres du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) recherchent les restes du dernier otage israélien dans le quartier de Zeitoun, à Gaza, le 8 décembre 2025.

Khaled Mechaal, haut responsable du Hamas, a affirmé que le mouvement conserverait ses armes dans le cadre d’une trêve longue et du déploiement d’une force internationale à Gaza. Il a rejeté toute demande de désarmement, jugée "inacceptable" pour les Palestiniens.

Dans un entretien accordé mardi à la chaîne Al Jazeera, Mechaal a affirmé que l’approche de la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu accentuait les pressions visant à forcer le Hamas à abandonner ses armes, une demande émanant, selon lui, du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et d’autres dirigeants.


"Notre peuple rejette cela par principe"
, a-t-il déclaré.

Mechaal a ajouté que le Hamas était disposé à accepter des mécanismes destinés à garantir le calme et à empêcher Israël de relancer son offensive, y compris des arrangements permettant de conserver les armes de la résistance sans les montrer ni les utiliser.

"Nous voulons des garanties empêchant le retour de la guerre israélienne contre Gaza"
, a-t-il expliqué.
"Les armes peuvent être préservées sans être déployées."

Il a indiqué que le Hamas proposait une trêve de longue durée comme véritable garantie, et n’était pas opposé au déploiement d’une force internationale similaire à la FINUL au Liban, chargée de séparer Gaza des forces israéliennes.
"Une force internationale à la frontière ne nous pose aucun problème"
, a-t-il insisté.

Le 18 novembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution rédigée par les États-Unis autorisant la création d’une force internationale temporaire à Gaza jusqu’à fin 2027 pour soutenir la fin de la guerre et maintenir la stabilité.


Mechaal a ajouté que le Qatar, l’Égypte, la Türkiye et d’autres pays pouvaient servir de garants afin de prévenir toute escalade, soulignant que les tensions venaient d’Israël et non des Palestiniens.
"Le problème, c’est l’escalade israélienne, les tueries et la violence contre les habitants de Gaza"
, a-t-il dit.

Il a estimé que Gaza,
"sortie des décombres et de souffrances extrêmes"
, avait rempli son devoir, et qu’il fallait désormais se concentrer sur la reconstruction.

Mechaal a catégoriquement refusé toute idée de désarmement, estimant que d’autres solutions existent pour éviter l’escalade sans priver les Palestiniens de leur capacité de défense.


"Désarmer les Palestiniens, c’est leur enlever leur âme"
, a-t-il affirmé. Il a rappelé que chaque fois que les armes palestiniennes avaient été supprimées, les massacres avaient suivi, citant notamment Sabra et Chatila en 1982.

Netanyahu a annoncé dimanche qu’il rencontrerait le président américain Donald Trump ce mois-ci à la Maison-Blanche pour discuter de la deuxième phase de la trêve.


La première phase de l’accord du 10 octobre prévoit la libération des otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens, ainsi que la reconstruction de Gaza et la mise en place d’un nouveau système de gouvernance sans le Hamas.


Israël conditionne l’ouverture de la deuxième phase à la récupération de toutes les dépouilles de ses captifs. Il affirme qu’un corps manque encore, tandis que le Hamas soutient avoir restitué les 20 otages israéliens survivants et les restes des 28 morts.


Depuis octobre 2023, Israël a tué plus de 70 000 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, et blessé plus de 171 000 autres à Gaza. Deux années de bombardements ont ravagé l’enclave et provoqué des pénuries extrêmes de nourriture et d’abris, malgré le cessez-le-feu en vigueur.


A lire également:





#Gaza
#HAMAS
#Israel
#Khaled Mashaal
#Palestine