Affrontements Thaïlande-Cambodge: la crise s’intensifie

16:0611/12/2025, Perşembe
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Les combats entrent dans leur 4e jour, portent le bilan à 16 morts et provoquent l’exode de centaines de milliers de civils des zones frontalières malgré les appels internationaux.
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Les combats entrent dans leur 4e jour, portent le bilan à 16 morts et provoquent l’exode de centaines de milliers de civils des zones frontalières malgré les appels internationaux.

Les affrontements entre la Thaïlande et le Cambodge ont repris pour un quatrième jour consécutif jeudi, provoquant un nouvel exode des populations frontalières et portant le bilan humain à au moins 16 morts.

Selon le Khmer Times, le ministre cambodgien Kun Kim estime que 130 000 à 150 000 civils se réfugient désormais dans des sites temporaires.

Le ministère cambodgien de la Défense accuse les forces thaïlandaises de poursuivre des attaques contre des zones frontalières et des sites culturels, utilisant notamment des armes lourdes et des avions de combat F-16. Le ministère de l’Intérieur rapporte que 10 civils cambodgiens ont été tués et environ 60 blessés depuis lundi. Phnom Penh a saisi mercredi le Conseil de sécurité de l’ONU, dénonçant des actes d’
"agression armée injustifiée et croissante"
.

Des accusations croisées toujours plus graves


La Royal Thai Army affirme de son côté que les forces cambodgiennes mènent des
"attaques continues"
depuis le 7 décembre, tirant armes légères et artillerie vers le territoire thaïlandais, y compris sur des zones civiles et installations médicales, selon le Thai Enquirer.

Face aux accusations cambodgiennes, l’armée thaïlandaise soutient que ses renseignements indiquent que des positions militaires cambodgiennes sont installées au sein de communautés civiles, de casinos et de sites historiques, faisant de ces lieux des boucliers humains.


Le porte-parole du ministère thaïlandais de la Défense, Surasant Kongsiri, a annoncé que plus de 400 000 personnes ont été évacuées vers des abris sécurisés. Depuis lundi, les clashes ont également coûté la vie à six soldats thaïlandais et déplacé plus d’un demi-million de civils des deux côtés de la frontière. Bangkok reconnaît avoir utilisé des F-16 dans des frappes contre le territoire cambodgien, tandis que Phnom Penh n’a pas communiqué de pertes militaires.

Les écoles de plusieurs districts frontaliers ont été fermées, certaines transformées en centres d’accueil d’urgence.


Crise politique à Bangkok et pression diplomatique


Alors que les spéculations se multiplient autour d’une possible dissolution du Parlement thaïlandais, le Premier ministre Anutin Charnvirakul assure que
"aucune décision gouvernementale ne perturbera les opérations de sécurité nationale à la frontière"
. Il laisse entendre que la Chambre basse pourrait être dissoute avant le 31 janvier.

La Thaïlande a adressé des lettres au secrétaire général de l’ONU et au Conseil de sécurité, accusant le Cambodge de
"violentes attaques non provoquées"
et rejetant les accusations de Phnom Penh, qualifiées de
"désinformation délibérée"
.

Le Cambodge, de son côté, a rappelé ses athlètes engagés aux Jeux d’Asie du Sud-Est 2025 en Thaïlande et recueille des preuves en vue d’une éventuelle plainte devant la Cour pénale internationale pour atteinte à sa souveraineté.


Les deux pays se renvoient la responsabilité de cette nouvelle flambée de violence, qui enfreint l’accord de paix signé en octobre à Kuala Lumpur en présence du président américain Donald Trump et du Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim. Les informations des deux camps n’ont pas pu être vérifiées indépendamment.

Réactions internationales et contexte régional


Washington s’est déclaré
"préoccupé"
par les violences, et Donald Trump devrait s’entretenir avec les dirigeants des deux pays.

Le différend frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge est ancien. Il a conduit à plusieurs épisodes meurtriers, notamment en juillet, lorsque 48 personnes avaient trouvé la mort. Par ailleurs, 18 soldats cambodgiens seraient toujours détenus en Thaïlande à la suite d’incidents survenus ces cinq derniers mois.

La fermeture de la frontière terrestre depuis juillet continue de freiner les échanges économiques. De son côté, l’ambassade de Chine à Phnom Penh a émis une alerte de sécurité, invitant ses ressortissants à éviter les zones frontalières en raison de la poursuite des combats.


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