Les attaques terroristes de mardi à Bamako ont fait plus de 70 morts et 200 blessés, l'un des bilans humains les plus lourds de ces dernières années dans les rangs des forces de sécurité maliennes.
Ces chiffres remettent en question les choix stratégiques de la junte au pouvoir depuis 2020.
Au-delà du choc et des condamnations de toutes parts, de nombreux Maliens ont réclamé sur les réseaux sociaux des comptes pour ce qu'ils considèrent comme une faillite sécuritaire devant l'assaut donné à l'école de gendarmerie et à l'aéroport militaire.
Une cérémonie funèbre s'est déroulée à huis clos à Bamako. En guise de rare mesure en réaction à un événement sans précédent depuis longtemps, les autorités ont annoncé la fermeture de sept marchés aux bestiaux de Bamako.
Les spéculations ont cours sur l'éventualité que les terroristes se soient dissimulés dans l'un de ces marchés, qui font vivre un grand nombre de personnes, avant de passer à l'action.
La capitale n'avait pas été le théâtre d'une telle opération depuis 2016, alors que d'autres régions du pays sont en proie à des attaques quasi quotidiennes.
Les régimes militaires qui en ont pris la tête à la faveur d'une succession de putschs depuis 2020 ont rompu l'alliance historique avec l'ancienne puissance coloniale française, et se sont tournés militairement et politiquement vers d'autres partenaires, dont la Russie.
"Situer les responsabilités"
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, le gouvernement du Sénégal, voisin du Mali, et l'ambassade du Royaume-Uni ont condamné les attaques. L'ambassade de France a présenté ses condoléances.
De nombreux Maliens ont réclamé des sanctions sur internet. À contrario, les soutiens de la junte ont désigné à la vindicte l'Occident, certains médias et journalistes, voire l'Ukraine.