Bien que le GSIM et les autorités aient livré des versions différentes, l'ampleur de l'attaque, son mode opératoire et le bilan humain restent encore flous, dans un contexte de fortes restrictions d'information imposées par la junte au pouvoir depuis 2020.
Alors que certaines régions du Mali subissent des attaques quasi quotidiennes, la capitale avait été relativement épargnée depuis une attaque en mars 2016 contre un hôtel abritant une mission européenne.
L'armée malienne a déclaré dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux:
Tôt ce matin, un groupe de terroristes a tenté de s'infiltrer dans l'école de gendarmerie de Faladié.
L'armée a bouclé la zone, empêchant tout accès via la route nationale.
Aucun bilan humain n'a été officiellement communiqué, bien que des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des corps sur le sol.
L'armée malienne a lancé des opérations de ratissage et a exhorté la population à éviter la zone et à rester calme.
Vers 5h00 du matin (heure locale), des coups de feu et des explosions ont été entendus dans plusieurs quartiers de Bamako. Une épaisse fumée noire s'élevait dans une zone proche de l'aéroport, tandis qu'un témoin a rapporté être bloqué dans une mosquée lors des premières prières.
En raison des évènements, le lycée français Liberté a annoncé sa fermeture temporaire. Des employés des Nations Unies ont également reçu l'ordre de restreindre leurs déplacements.
Le Mali, en proie à des crises multiples depuis 2012, est dirigé par l'armée depuis les putschs successifs d'août 2020 et de mai 2021. Sous la présidence du colonel Assimi Goïta, le pays a mis fin à sa coopération militaire avec la France et ses alliés, privilégiant des relations avec d'autres partenaires, notamment la Russie.
En 2022, les terroristes avaient déjà mené une attaque audacieuse contre le camp militaire de Kati, non loin de Bamako.
L'armée a depuis poussé l'ONU à retirer sa mission Minusma, tout en dénonçant les accords de paix de 2015 avec les groupes "terroristes indépendantistes" du nord.
Le Mali, aux côtés du Burkina Faso et du Niger, a également quitté la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), accusant cette dernière de suivre les intérêts de la France.