Attaque terroriste au Mali: l'armée dit que la situation est "sous contrôle"

La rédaction
13:4517/09/2024, Salı
AFP
Le chef de l'État malien, le Colonel Assimi Goïta, passe en revue une unité de l'armée.
Crédit Photo : Média x / Archive
Le chef de l'État malien, le Colonel Assimi Goïta, passe en revue une unité de l'armée.

L'armée malienne a déclaré mardi avoir le contrôle de la situation à Bamako, après ce qu'elle a présenté comme une tentative déjouée d'infiltration de la part de "terroristes" dans un complexe de la gendarmerie, une attaque rare dans la capitale.

"Tôt ce matin, un groupe de terroristes a tenté de s'infiltrer dans l'école de gendarmerie de Faladié",
indique l'armée dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
"La situation est sous contrôle",
assure-t-elle dans un message également diffusé dans un flash de la radio-télévision en langue bamanakan.

Le ministère de la Sécurité a pour sa part fait état d'
"attaques terroristes"
contre des
"points sensibles de la capitale",
dont l'école de gendarmerie.

Les
"terroristes"
désignent couramment les groupes armés terroristes et indépendantistes du nord dans le langage des autorités dominées par les militaires.

Des opérations de ratissage sont en cours, selon l'armée. Elle appelle la population à garder son calme et à éviter le secteur. Deux gendarmes ont été blessés, selon des sources proches de la gendarmerie.

Des vidéos non authentifiées circulant sur les réseaux sociaux montrent deux hommes en état d'arrestation.


Bamako, habituellement préservée des attaques quasiment quotidiennes dans certaines régions du pays, s'est réveillée au son des tirs et des explosions. Des tirs sporadiques se faisaient encore entendre en début de matinée.


"Des hommes armés non encore formellement identifiés ont attaqué ce matin au moins un camp de gendarmerie de Bamako",
a expliqué un responsable de la gendarmerie sous couvert d'anonymat.

"L'aéroport de Bamako est momentanément fermé en raison des évènements",
a annoncé un responsable aéroportuaire, sans préciser la durée de cette mesure.

Coups de feu et explosions


Les coups de feu d'intensité variable, entrecoupés d'explosions, ont commencé vers 05H00 du matin (locale et GMT). Une fumée noire s'élevait au lever du jour dans une zone proche de l'aéroport. Un témoin a indiqué être resté bloqué avec d'autres fidèles dans une mosquée proche de la zone des tirs à l'heure de la première prière matinale.


Le lycée français Liberté a diffusé un message annonçant qu'il resterait fermé
"en raison des évènements extérieurs".
Des employés de l'ONU ont également reçu un message leur recommandant de
"limiter (les) déplacements jusqu'à nouvel ordre".

Le Mali, confronté à la propagation du terrorisme, a été le théâtre de deux putschs, en août 2020 et mai 2021.

Il est depuis gouverné par un conseil militaire dirigé par le colonel Assimi Goïta. À sa suite, le Burkina Faso et le Niger ont également vu des militaires prendre le pouvoir par la force.


Le Mali reste la proie d'attaques, bien que la capitale ait été relativement épargnée ces dernières années.


Depuis 2022, les militaires au pouvoir ont rompu leur alliance avec la France et ses partenaires européens, se tournant politiquement et militairement vers la Russie.


Ils ont multiplié les actes de rupture, expulsant la mission de l'ONU Minusma et dénonçant l'accord de paix de 2015 signé avec les groupes indépendantistes du nord, considéré comme essentiel pour stabiliser le pays.

Ils ont fondé, avec les régimes militaires du Burkina Faso et du Niger, une Alliance des États du Sahel il y a un an, et ont annoncé leur retrait de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), accusée d'être inféodée à l'ancienne puissance coloniale française.


Les autorités maliennes font face à de lourds défis, non seulement sécuritaires, mais aussi économiques, sociaux et structurels.


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