Ce chiffre têtu, alors que les analystes misaient sur un repli modeste, rend une hausse de taux d'intérêt de la Banque d'Angleterre quasi certaine pour jeudi, quand elle annoncera sa nouvelle décision de politique monétaire.
Le mois dernier, un afflux de touristes liés à un concert de la superstar américaine Beyonce - qui s'est également produite au Royaume-Uni en mai - avait été cité par un économiste comme un facteur contribuant à la persistance d'une inflation très élevée en Suède.
La Banque d'Angleterre, qui tente depuis des mois d'éteindre la flambée des prix, devrait jeudi augmenter de nouveau son principal taux d'intérêt, actuellement à 4,50%. La question étant désormais pour les économistes de savoir si la hausse sera de 25 ou 50 points de base.
Ce qui devrait mettre encore la pression sur les finances des ménages dont les remboursements de crédits immobiliers ne cessent de grimper.
Une situation qui contraste avec les États-Unis où la Réserve fédérale a fait une pause dans ses hausses de taux directeurs grâce à un fort ralentissement de l'inflation en mai, à 4,0% sur un an.
Le Royaume-Uni a pâti d'une dépendance plus forte que dans beaucoup de pays européens, notamment la France, au gaz pour son chauffage, et a subi de plein fouet la crise énergétique qui a suivi le début de la guerre en Ukraine.
S'y est ajouté le choc de la reprise post-covid, entre perturbations logistiques et manque de personnel. Des facteurs qui ont pesé sur les économies à travers le monde, notamment aux États-Unis, mais aggravés au Royaume-Uni par le Brexit, comme l'a rappelé ce week-end l'ex-gouverneur de la Banque d'Angleterre Mark Carney.
Les tensions sur le marché du travail, qui participent largement à l'emballement des prix, sont également accentuées par un autre facteur au Royaume-Uni: un record de personnes forcées de sortir du marché du travail, victimes de maladies de longue durée.
En parallèle, les mouvements de grève se multiplient dans de nombreux secteurs, des médecins aux enseignants en passant par le clergé anglican, pour réclamer des revalorisations salariales.
En mai, l'emprunt public a quasi doublé sur un an à 20,0 milliards de livres, sous le poids des aides à l'énergie et des augmentations des rémunérations pour les employés de l'État.