Climat: Une cour internationale à l'écoute des peuples d'Amazonie

18:1928/05/2024, Salı
AFP
Un membre du groupe ethnique Guarani-Kaiowa (C) assiste à une audience sur la responsabilité des États face aux urgences climatiques, organisée par la Cour interaméricaine des droits de l'homme, à Manaus, dans l'Amazonie brésilienne, le 27 mai 2024.
Crédit Photo : Michael DANTAS / AFP
Un membre du groupe ethnique Guarani-Kaiowa (C) assiste à une audience sur la responsabilité des États face aux urgences climatiques, organisée par la Cour interaméricaine des droits de l'homme, à Manaus, dans l'Amazonie brésilienne, le 27 mai 2024.

La Cour interaméricaine des droits de l'Homme a ouvert lundi une série d'audiences à Manaus, au cœur de l'Amazonie brésilienne, où des leaders indigènes et d'autres représentants de la société civile témoignent des effets du changement climatique sur leurs vies.

L'Amazonie, qui abrite la plus grande forêt tropicale de la planète, est
"une région à la transcendance indubitable"
pour évoquer le sujet du climat, a déclaré la présidente, la Costaricaine Nancy Hernandez Lopez, à l'ouverture de la séance.

Témoignages des peuples indigènes


"Cette audience publique a pour but d'établir un dialogue direct, divers et participatif, pour aider le tribunal à obtenir des éléments de jugement"
sur les obligations des États en matière de lutte contre l'urgence climatique, a-t-elle ajouté.

L'une des personnalités entendues lundi est le leader autochtone Junior Anderson Guarani Kaiowa, venu d'une réserve dans le Mato Grosso do Sul (centre-ouest).


"Dans la cosmologie indigène, les rivières et les arbres aident à maintenir l'équilibre face au réchauffement climatique"
, a-t-il déclaré.

"Nous prions pour que nos rivières polluées ne soient pas asséchées",
a poursuivi ce jeune homme vêtu d'une veste en jean et arborant une coiffe de plumes traditionnelle.

La responsabilité des États dans la lutte contre le changement climatique


"Les États ont pour responsabilité de garantir nos droits et notre sécurité"
, a-t-il insisté, se disant menacé
"par l'expansion agricole de la monoculture de soja ou de maïs transgénique".

La Cour interaméricaine des droits de l'Homme a été saisie en janvier 2023 par le Chili et la Colombie, qui lui ont demandé une
"opinion consultative"
pour
"éclaircir l'ampleur des obligations"
de chaque pays
"pour répondre à l'urgence climatique dans le cadre du droit international".

Cette
"opinion consultative"
doit être rendue d'ici la fin de l'année, a indiqué une source de la cour.

La première audience a eu lieu en avril à la Barbade, et une autre s'est tenue vendredi dernier à Brasilia.

De lundi à mercredi, les audiences se poursuivent au Théâtre Amazonas à Manaus, bâtiment du XIXe siècle à la façade rose emblématique, bâti à l'âge d'or du caoutchouc, avec des témoignages de membres de communautés indigènes, mais aussi des représentants d'ONG ou des professeurs d'université.


La cour a obtenu plus de 260 contributions écrites de 600 organisations de la société civile du monde entier,
"la plus grande participation de l'histoire du tribunal"
, assure Mme Hernandez Lopez.

Lors de l'audience de vendredi à Brasilia, des adolescents et des activistes de plusieurs pays sud-américains ont averti que le changement climatique affecte les jeunes
"de façon différente"
, avec des conséquences sur la santé, l'éducation, l'alimentation et les loisirs.

Le Brésil a subi des événements climatiques extrêmes dernièrement, notamment des inondations sans précédent qui ont fait près de 170 morts et des dizaines de disparus dans le sud du pays.


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