Des dizaines de corps ont été retrouvés le long d'une route des hauts plateaux reculés de Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans un contexte de conflits tribaux.
Le Premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée a promis d'user de la manière forte mardi contre ce qu'il a qualifié de "terrorisme intérieur" au lendemain d'un nouveau bain de sang dans la région des hauts-plateaux.
Des rivalités tribales ont fait entre 49 et 64 morts près des localités de Wabag et Wapenamanda (nord) à quelque 600 kilomètres au nord-ouest de la capitale Port Moresby, où des conflits ancestraux opposent notamment des tribus Sikin, Ambulin et Kaekin.
Ce bilan encore provisoire des autorités pourrait s'aggraver avec la découverte d'autres victimes dans la zone.
Le Premier ministre James Marape s'est adressé au Parlement et a promis d'agir après que les images de corps mutilés et ensanglantés entassés le long d'une route ont horrifié le pays.
"Nous savons que la menace numéro un à laquelle nous sommes confrontés est l'anarchie"
, a déclaré le chef du gouvernement.
"La croissance économique comme tout le reste est superflue"
sans la sécurité, a-t-il ajouté.
Sous pression, M. Marape a promis que de nouvelles mesures anti-terroristes seraient prochainement présentées au Parlement.
L'objectif est de réprimer le financement et l'incitation au terrorisme, de renforcer les moyens de surveillance de la police mais aussi de créer des
"zones de police spéciales"
dans la région des hauts plateaux.
Endémiques depuis des siècles dans cette partie de l'île, les affrontements tribaux ont gagné en intensité ces dernières années avec l'afflux d'armes automatiques et de mercenaires.
La population de Papouasie-Nouvelle-Guinée a plus que doublé depuis 1980, accentuant la pression sur les terres et les ressources tout en exacerbant les rivalités tribales.
Sans lien avec ces violences en brousse, les deux plus grandes villes de Papouasie-Nouvelle-Guinée ont été secouées en janvier par des émeutes qui ont fait au moins 16 morts.
Cette flambée de violence a touché Port Moresby, la capitale, et Mae à 300 kilomètres au nord après des manifestations anti-gouvernementales de soldats, policiers et gardiens de prison en colère contre des baisses inexpliquées de salaires.
M. Marape a aussi appelé les proches des victimes à ne pas se faire justice eux-mêmes.
"J'exhorte nos jeunes là-bas, en aucun cas, vous ne devez vous rendre sur une autre terre tribale",
a-t-il lancé. Dans le passé, ce type d'appels ont généralement été peu suivis d'effet.
Il a rejeté en revanche les appels de l'opposition à limoger le chef de la police.
"Nous avons changé de chef de la police comme de sous-vêtements"
, a-t-il critiqué, évoquant les nombreuses rotations à la tête de la police ces dernières années qui ont selon lui déstabilisé les forces de l'ordre.
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