Une majorité de Taïwanais se disent prêts à combattre en cas d'invasion chinoise, selon un sondage
12:509/10/2024, mercredi
AFP
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Crédit Photo : Sam Yeh / AFP
Des gens regardent des artistes de rue chanter dans une rue du district de Xinyi à Taipei, le 16 janvier 2024.
Une majorité de Taïwanais se dit prête à combattre en cas d'invasion de l'île par l'armée chinoise, tout en jugeant un tel scénario improbable à court terme, selon un sondage publié par un institut local mercredi, à la veille de la fête nationale.
Près de 68 % des 1.214 personnes interrogées se déclarent
"tout à fait disposées ou assez disposées"
à combattre pour la défense de l'île en cas d'invasion, selon ce sondage réalisé pour l'Institut de recherche sur la défense et la sécurité nationales (INDSR).
Quelque 64 % des sondés estiment que la volonté de Pékin de prendre le contrôle de l'île représente
"une menace sérieuse"
, 61 % disant toutefois ne pas croire à une attaque dans les cinq prochaines années.
Le sondage, réalisé en septembre, est publié par l'INDSR -un organisme se présentant comme
"indépendant"
et
"non-partisan"
- à la veille de la fête nationale taïwanaise, au cours de laquelle le président Lai Ching-te doit s'exprimer jeudi.
La Chine considère M. Lai comme un
"séparatiste dangereux"
en raison de son attachement à la souveraineté de Taïwan, dont Pékin, qui a intensifié sa pression militaire et politique sur Taipei ces dernières années, n'exclut pas de prendre le contrôle par la force.
L'an passé, William Burns, le directeur de la CIA, la principale agence de renseignement américaine, avait estimé que le président chinois Xi Jinping envisageait une invasion de Taïwan d'ici 2027.
Cette date coïnciderait avec le début d'un possible quatrième mandat de M. Xi à la tête du pays, relève Lee Wen-chung. Directeur de l'INDSR, ce responsable n'exclut pas la possibilité de voir Pékin prendre des
"mesures assez dures"
dans ce contexte.
Seuls quelque 40 % des sondés estiment que les États-Unis, premier allié de Taïwan, déploieraient leur marine pour forcer un éventuel blocus de l'île.
Washington maintient historiquement une politique d'
"ambiguïté stratégique"
à propos d'une éventuelle intervention militaire américaine si Taïwan était attaqué par la Chine.