Trois mois après sa libération anticipée, l'ancien dirigeant, âgé de 74 ans, se retrouve au cœur d'un nouveau feuilleton judiciaire qui rappelle ses deux décennies de frictions avec la monarchie et l'armée.
Ce texte a été détourné pour étouffer toute voix contestataire à des fins politiques, notamment dans la foulée des manifestations géantes de 2020 et 2021 réclamant une refonte en profondeur du système, ont dénoncé ces dernières années des groupes de défense des droits humains.
Thaksin Shinawatra, un milliardaire qui a fait fortune dans les télécoms, ancien propriétaire du club de foot de Manchester City, est un personnage clivant en Thaïlande.
Poursuivi dans plusieurs affaires de corruption et d'abus de pouvoir, qu'il jugeait politiques, Thaksin Shinawatra a vécu quinze ans à l'étranger pour échapper à des peines de prison.
Son retour en août dernier a nourri la rumeur d'un pacte de réconciliation avec ses anciens adversaires, accusés par l'opposition pro-démocratie de lui offrir un traitement de faveur.
A peine rentré, il a bénéficié d'une grâce royale qui a réduit son temps en prison de huit à un an. Mais il n'aura passé en tout que six mois en détention, en très grande partie dans un hôpital de Bangkok en raison de son état de santé et de son âge.
Depuis sa libération anticipée, en février, il a effectué plusieurs déplacements dans le pays, bien qu'il dise avoir pris sa retraite, et garde de l'influence par le biais de son parti familial, Pheu Thai, dirigé par sa fille Paetongtarn.
Le gouvernement actuel, mené par Srettha Thavisin, proche des Shinawatra, traverse ses dernières semaines une période de turbulences politiques et judiciaires, dans un contexte de marasme économique, malgré des promesses de relance.
La soeur de Thaksin Shinawatra, Yingluck Shinawatra, a gouverné entre 2011 et 2014, avant d'être, elle aussi, renversée par un coup d'Etat. Elle vit à l'étranger pour échapper à la justice, avec l'espoir de retourner au pays.