Kinshasa hausse le ton au Conseil de sécurité, Washington accuse Kigali

La rédaction avec
19:1713/12/2025, samedi
MAJ: 13/12/2025, samedi
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Crédit Photo: DHA
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La République démocratique du Congo (RDC) a durci le ton vendredi devant le Conseil de sécurité des Nations unies, appelant la communauté internationale à faire respecter sans ambiguïté les principes de souveraineté et de paix, alors que les combats se poursuivent dans l’est du pays malgré les initiatives diplomatiques récentes.

Intervenant lors d’une séance consacrée à la situation sécuritaire, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a mis en garde contre toute tentative de relativiser les normes universelles au nom de solutions régionales.
"Nous respectons les solutions africaines aux problèmes africains, mais cela ne peut devenir un relativisme juridique permettant de contourner les normes universelles. Il n’existe pas de version régionale des droits de l’homme ou de la souveraineté",
a-t-elle déclaré.

La cheffe de la diplomatie congolaise a rappelé que la population de la RDC aspire à la paix après près de trois décennies de violences.
"Le peuple congolais a choisi la paix. Il l’a demandée, il l’a négociée, il l’a signée. Il ne doit pas payer le prix de la mauvaise foi de ceux qui tournent le dos à leurs engagements"
, a-t-elle insisté, soulignant que le processus de désescalade engagé à Washington ne peut aboutir sans une mise en œuvre sincère et vérifiable des engagements pris.

Dans une déclaration particulièrement ferme, le représentant des États-Unis a accusé directement Kigali.
"Le président Kagame a participé à la planification et à l’exécution de la guerre dans l’est de la RDC",
a-t-il affirmé, exigeant le retrait immédiat des forces rwandaises du territoire congolais. Washington a prévenu qu’il utiliserait
"tous les outils à sa disposition"
pour tenir le Rwanda responsable de la déstabilisation de l’est congolais.

De son côté, le secrétaire général adjoint de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, a dressé un tableau alarmant de la situation sécuritaire et humanitaire. Il a mis en garde contre un risque réel de fragmentation de la RDC, évoquant l’expansion territoriale de l’AFC/M23, l’établissement d’administrations parallèles et la régionalisation croissante du conflit, notamment au Sud-Kivu et au Nord-Kivu. Les récentes offensives ont provoqué des déplacements massifs de population, y compris vers les pays voisins, et aggravé une crise humanitaire déjà sévère.


L’ambassadeur du Burundi a dénoncé la
"violation répétée et systématique"
de la résolution 2773 du Conseil de sécurité, accusant l’armée rwandaise d’être impliquée dans la prise d’Uvira et d’avoir mené des attaques transfrontalières. Il a appelé à une réunion d’urgence et à des mesures fortes, y compris des sanctions.

L’ambassadeur du Rwanda a rejeté ces accusations, affirmant que la menace des FDLR justifiait les préoccupations sécuritaires de Kigali et saluant les efforts de médiation en cours.


Malgré les accords signés à Washington et à Doha, les Nations unies ont averti que la poursuite des hostilités risque de faire s’effondrer les efforts diplomatiques, appelant le Conseil de sécurité à une réaction
"claire, unie et résolue"
pour éviter une escalade régionale.

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