Crédit Photo : Khaled DESOUKI / AFP
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Raggi, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire, le 22 avril 2025.
Le Liban a reçu des avertissements de la part de parties arabes et internationales non identifiées indiquant qu’Israël se prépare à lancer une opération militaire de grande ampleur contre le pays, a déclaré vendredi le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Raggi.
Beyrouth intensifie ses contacts diplomatiques
"afin de protéger le Liban et ses infrastructures de toute frappe potentielle",
a expliqué Raggi dans des déclarations rapportées par l’Agence nationale d’information libanaise (ANI).
Jeudi soir, le radiodiffuseur public israélien KAN a rapporté que l’armée israélienne
"a achevé ces dernières semaines ses préparatifs pour une vaste offensive contre des sites liés au Hezbollah si le gouvernement et l’armée libanais ne respectent pas leur engagement de démanteler l’arsenal du groupe d’ici fin 2025".
Selon le média, Israël
"a informé les États-Unis qu’il agirait seul pour désarmer le Hezbollah si cela n’est pas fait efficacement, même si cela devait entraîner plusieurs jours de combats ou une reprise des affrontements sur le front nord",
citant un haut responsable sécuritaire anonyme.
Raggi a précisé que
"les réunions en cours au sein du comité de mécanisme ne constituent pas des négociations traditionnelles avec Israël".
Le comité de mécanisme a été instauré dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, en vigueur depuis fin novembre 2024. Il est chargé de surveiller la mise en œuvre de ce cessez-le-feu et regroupe le Liban, la France, Israël, les États-Unis et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL).
"Nous cherchons à revenir à l’Accord d’armistice avec Israël, tandis qu’un traité de paix reste à ce stade très éloigné",
a déclaré le ministre libanais.
Dans le même contexte, il a affirmé que
"les armes du Hezbollah ont montré une efficacité limitée dans les opérations de soutien à Gaza et dans la défense du Liban".
Il a ajouté que l’État libanais est engagé dans un dialogue avec le Hezbollah
"pour le convaincre de remettre ses armes",
tout en soulignant que le groupe
"refuse jusqu’à présent".
Raggi a qualifié le rôle de l’Iran au Liban et dans la région de
estimant que
"les politiques de Téhéran sont une source d’instabilité".
Il a précisé que le Liban a
"un problème avec l’Iran mais reste ouvert au dialogue, à condition qu’il cesse de s’ingérer dans les affaires internes libanaises et de financer des organisations non légitimes dans le pays",
selon l’ANI.
Le rapport du radiodiffuseur israélien concernant une possible extension des opérations contre le Hezbollah est le second diffusé par les médias israéliens en deux semaines.
Le 30 novembre, Channel 13 avait rapporté que
"l’armée israélienne a présenté un plan opérationnel visant à intensifier les attaques contre le Hezbollah lors d’une réunion spéciale avec le Premier ministre Benyamin Netanyahu, en présence de plusieurs ministres et responsables sécuritaires".
Un cessez-le-feu est en vigueur au Liban depuis novembre 2024, après plus d’un an d’attaques ayant fait plus de 4 000 morts et 17 000 blessés, dans le contexte de la guerre génocidaire menée par Israël à Gaza.
Au moins 335 personnes ont été tuées et 973 autres blessées lors de 1 038 attaques israéliennes depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, selon le ministère libanais de la Santé.
L’armée israélienne devait se retirer du sud du Liban en janvier 2025 conformément au cessez-le-feu, mais n’a procédé qu’à un retrait partiel et maintient une présence militaire dans cinq postes frontaliers.
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