Le mouvement progressiste Move Forward a remporté à la surprise générale le scrutin devant le principal parti d'opposition, Pheu Thai, infligeant un revers cinglant au camp conservateur pro-armée du Premier ministre sortant Prayut Chan-O-Cha.
Move Forward dispose de 151 sièges sur les 500 de la chambre basse, tandis que Pheu Thai en compte 141, selon le total désormais officiel.
Les deux partis ont joint leurs forces dans une coalition pour succéder aux militaires arrivés au pouvoir à la suite d'un coup d'Etat en 2014.
Malgré une victoire nette, le bloc pro-démocratie mené par Move Forward est loin de pouvoir former un gouvernement, la faute aux résistances d'un système pensé par l'armée en faveur des intérêts des élites conservatrices.
Le dirigeant de Move Forward, Pita Limjaroenrat, qui se présente comme le prochain Premier ministre, est notamment sous le coup d'une enquête de la commission électorale en raison d'actions qu'il détient dans une chaîne de télévision qui n'émet plus depuis 2007.
En cas de découverte d'éléments probants, la commission électorale peut transmettre le dossier à la Cour constitutionnelle qui peut décider la disqualification de M. Limjaroenrat.
Environ 200 plaintes doivent être étudiées par la commission électorale qui a un an pour accomplir sa tâche.
Move Forward doit également composer avec la fronde d'une partie des 250 sénateurs, nommés par l'armée, qui menacent de barrer la nomination d'un Premier ministre issu des rangs du parti aux idées jugées trop radicales.
Soutenu par les jeunes générations, Move Forward défend une révision de la Constitution de 2017 rédigée par la junte, ou la libéralisation de certains secteurs économiques.