Cet ancien marxiste de 55 ans mène pour l'heure, avec plus de 58% des suffrages selon les 250.000 votes comptabilisés sur un peu plus de 700.000 bulletins de vote par correspondance.
Les fonctionnaires impliqués dans la conduite des élections sont autorisés à poster leurs bulletins de vote et leur vote est considéré comme un échantillon très représentatif de l'ensemble de l'électorat. Par le passé, les candidats ayant réuni plus de 50% des suffrages postaux ont toujours remporté les élections.
Les autorités électorales ont déclaré que M. Dissanayaka était en tête dans le reste du pays, ce qui rend sa victoire presque certaine et un candidat rival majeur, Amal Rajapaksa, a également reconnu sa victoire.
A l'origine de deux insurrections meurtrières au début des 1970 et à la fin des 1980, qui ont fait plus de 80.000 morts, le JVP a renoncé à la lutte armée et s'est largement converti à l'économie de marché. Il avait obtenu moins de 4% des voix lors des dernières législatives en août 2020.
Notre pays a besoin d'une nouvelle culture politique.
Si un candidat dépasse la barre des 50%, il est élu président. Dans le cas contraire, la commission électorale procède à un nouveau comptage et recense les deuxième ou troisième préférence des votants pour départager les prétendants.
Le scrutin a été marqué par la très forte participation (environ 76%) des électeurs, fatigués de la cure brutale d'austérité imposée au pays après la crise financière sans précédent de 2022.
L'élection s'est transformée en un référendum sur le plan de sauvetage imposé par le Fonds monétaire international (FMI).
Le gouvernement a décrété lundi jour férié. Il a interdit la vente d'alcool pendant le week-end et a déclaré qu'aucun rassemblement ou célébration de la victoire ne serait autorisé avant une semaine après les résultats définitifs.
A la tête du pays depuis deux ans, Ranil Wickremesinghe visait un nouveau mandat avec pour seul programme la poursuite du redressement à marche forcée de l'île.
M. Wickremesinghe a succédé en juillet 2022 au président Gotabaya Rajapaksa, chassé de son palais par des manifestants en colère contre l'inflation et les pénuries.
En échange d'une aide de 2,9 milliards de dollars (2,6 milliards d'euros) du Fonds monétaire international (FMI), il a serré la ceinture des 22 millions de Sri Lankais, multipliant hausses d'impôts et réductions des dépenses publiques.
Deux ans plus tard, l'ordre est revenu dans la rue et l'économie a repris des couleurs, même si elles restent encore très pâles, a averti le FMI.
Le début de redressement du Sri Lanka s'est opéré au prix d'une progression de la pauvreté, qui touche désormais plus du quart de ses 22 millions d'habitants, selon la Banque mondiale.
Une grande majorité des Sri Lankais sont las, ce qui a profité à l'opposition.
Une autre figure de l'opposition, Sajith Premadasa, 57 ans, a aussi rallié une partie des suffrages des mécontents.
Ancien proche de Ranil Wickremesinghe, il s'est lui aussi engagé à arracher des concessions au FMI.