Cette arrestation a suscité une vague de protestations, notamment contre le régime du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986. Ancien médecin personnel du chef de l'État, Kizza Besigye, âgé de 68 ans, a affronté Museveni à quatre reprises lors des élections présidentielles (2001, 2006, 2011 et 2016).
Besigye a nié les charges et contesté la compétence du tribunal militaire. Il a été placé en détention provisoire à la prison de haute sécurité de Luzira jusqu'au 2 décembre. L’ancien colonel, qui a quitté l’armée en 2001, a insisté sur le fait qu’il devrait être jugé par un tribunal civil.
À son arrivée au tribunal, vêtu d’un costume bleu, chemise rose, et menotté, Kizza Besigye a fait le signe de la victoire, mettant fin à l'incertitude sur son sort.
L’arrestation de Besigye intervient dans un contexte de répression accrue contre l’opposition en Ouganda, critiquée par des ONG et des gouvernements étrangers pour ses atteintes aux droits humains et à la liberté d'expression.
La Law Society of Kenya (LSK) a également condamné l'arrestation de Besigye, affirmant qu'elle viole les lois nationales et internationales. Des ONG s’inquiètent d’une augmentation des enlèvements de ressortissants étrangers au Kenya, à l’instar des quatre réfugiés turcs expulsés en octobre en violation du droit international.
Ancien médecin personnel de Museveni durant leur lutte contre Milton Obote, Besigye s’est distancié du pouvoir en 2001 en quittant le Mouvement national de résistance (NRM). En 2004, il a fondé le FDC, qu'il a récemment quitté pour lancer une nouvelle formation, le Front du peuple pour la liberté (PFF), encore non reconnue officiellement.