Tanzanie: l'opposition proteste contre des disqualifications de candidats aux élections locales

10:5720/11/2024, mercredi
MAJ: 20/11/2024, mercredi
AFP
Des partisans du principal parti d'opposition tanzanien, le Chadema, assistent au lancement officiel de la campagne électorale du parti pour les élections d'octobre à Mbagala Zakhem à Dar es Salaam, en Tanzanie, le 28 août 2020.
Crédit Photo : Ericky BONIPHACE / AFP Archive
Des partisans du principal parti d'opposition tanzanien, le Chadema, assistent au lancement officiel de la campagne électorale du parti pour les élections d'octobre à Mbagala Zakhem à Dar es Salaam, en Tanzanie, le 28 août 2020.

Le principal parti d'opposition Chadema a protesté mardi face à la presse contre la disqualification "injuste" de plusieurs de ses candidats aux élections locales de la semaine prochaine.

Ce pays d'Afrique de l'Est tiendra des élections le 27 novembre dans les villes et villages du pays, attendues comme un baromètre du paysage politique avant la présidentielle prévue en octobre 2025.


Ce scrutin sera le premier test pour la présidente Samia Suluhu Hassan, qui a pris ses fonctions à la suite de la mort soudaine de son prédécesseur, John Magufuli, en mars 2021.


La présidente fait face, ces derniers mois, à de vives critiques l'accusant de revenir aux pratiques autoritaires de M. Magufuli, après avoir montré des signes d'ouverture démocratique à son arrivée au pouvoir.

Des organisations de défense des droits humains et des gouvernements occidentaux ont critiqué ce qu'ils perçoivent comme un renouveau répressif en amont des élections, avec des arrestations de membres de Chadema et des cas d'enlèvements et de meurtres d'opposants.


Le président de Chadema, Freeman Mbowe, a déclaré que le parti avait prévu de présenter des candidats à hauteur de 65 % des 80 430 charges d'élus à pourvoir, mais que ce chiffre a été réduit à environ 33 %.

"Nous avons assisté à la disqualification de nos candidats dans un mépris flagrant des règles... c'était de la manipulation délibérée",
a déclaré M. Mbowe à la presse.

Selon lui, de nombreux candidats ont été écartés en raison de défauts administratifs mineurs, comme des timbres manquants, des erreurs de noms ou des formulaires mal remplis.


Chadema avait boycotté le dernier scrutin en 2019, évoquant déjà des irrégularités dans le processus de nomination.

M. Mbowe a assuré:


Cette fois-ci, nous ne nous retirons pas du tout.

Et d'ajouter:
"Ces cinq dernières années, nous n'avions aucune responsabilité au niveau local. Nous ne pouvons pas nous permettre de rester en dehors de nouveau."

Mohamed Mchengerwa, ministre responsable de la supervision des élections locales, a affirmé samedi que le parti au pouvoir, le Chama cha Mapinduzi (CCM), présentait des candidats sur l'ensemble des postes d'élus locaux.


Selon lui, les partis d'opposition ont obtenu des nominations à hauteur de 38 %, décrivant les préparatifs de l'élection comme
"une leçon de réussite pour les élections à venir".

Cependant, des responsables religieux ont également critiqué le processus de nomination.


"Violer la volonté du peuple aboutit à (élire) des dirigeants qui ne sont pas leur choix véritable",
a estimé Wolfgang Pisa, président de la Conférence épiscopale de Tanzanie.

"La justice est un aspect crucial des élections et sans elle, nous risquons de perturber la paix",
a ajouté Nuhu Mruma, le secrétaire général du Conseil national musulman de Tanzanie.

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