Mali: un collectif rejette plusieurs années supplémentaires de régime militaire

17:0113/05/2024, lundi
MAJ: 13/05/2024, lundi
AFP
Le président de la transition militaire au Mali, chef de l'État, Assimi Goïta
Crédit Photo : Média X / Archive
Le président de la transition militaire au Mali, chef de l'État, Assimi Goïta

Un collectif de partis et d'organisations de la société civile maliens a rejeté la perspective de plusieurs années de régime militaire préconisées à l'issue de consultations organisées par les autoritéss militaires et dénoncées par ce collectif comme une "mascarade".

Les parties prenantes à ce collectif
"dénoncent vigoureusement la mascarade du dialogue inter-Maliens, initiée par les autorités en place, et rejettent ses recommandations", d
isent-elles dans un communiqué publié lundi sur les réseaux sociaux.

Les militaires
"veulent s'éterniser au pouvoir en prenant en otage le Mali et les Maliens",
dit le communiqué.

Il est signé de nombreux partis et organisations qui s'étaient signalés le 31 mars en publiant une déclaration contre le maintien des militaires à la tête de ce pays plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire et politique profonde par le terrorisme, les violences des groupes armés et les revendications indépendantistes au nord.

Le Mali a été le théâtre d'un double coup d'État en 2020 et 2021 et les colonels qui le dirigent ont manqué à l'engagement pris auprès de la Communauté des États ouest-africains d'organiser des élections et de céder la place aux civils élus d'ici au 29 mars 2024.


Des concertations organisées par les militaires et censées produire des solutions de sortie de crise ont
"recommandé"
vendredi plusieurs années supplémentaires de régime militaire et une candidature du chef de la transition, le colonel Assimi Goïta, à une future présidentielle. L'application de ces conclusions ne fait guère de doute.

Ce
"dialogue inter-Maliens"
a été boycotté par une importante partie de ce qui reste de l'opposition. Les autorités ont dissous depuis 2020 un certain nombre d'organisations critiques. Elles ont suspendu en avril les activités des partis.

Certaines de ces organisations et partis ont signé le communiqué publié sur les réseaux sociaux.


Les recommandations de vendredi
"ne reflètent aucunement la volonté du peuple",
disent-elles en notant la mise à l'écart de toute opposition. Elles n'ont
"accouché d'aucune initiative malienne de paix"
malgré l'objectif annoncé, selon elles.

Les autorités ignorent les difficultés quotidiennes des Maliens confrontés à l'insécurité, la cherté de la vie, le chômage ou les coupures d'électricité, et
"ont démontré leur incapacité notoire à apporter un moindre début de solution"
, accusent-elles.

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