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L'ancien président des États-Unis, Donald Trump, à la sortie de la salle d'audience du tribunal pénal de Manhattan lors de son procès, le 19 avril 2024, à New York.
Le procès historique de Donald Trump aborde à partir de lundi à New York les accusations contre l'ancien président des États-Unis, ce qui risque de jeter, témoins gênants à l'appui, une lumière crue sur les coulisses de sa conquête de la Maison Blanche en 2016.
Après une première semaine consacrée à la sélection du jury, le décor est planté: 12 jurés titulaires, sept hommes et cinq femmes, et six suppléants, sont prêts à juger le candidat républicain à la présidentielle de 2024, dans l'affaire de paiements dissimulés pour acheter le silence d'une ancienne star de films pour adultes juste avant le scrutin de 2016.
Cela va être le procès le plus sensationnel probablement de l'Histoire américaine.
"Les enjeux sont quasiment infinis"
, résume l'ancien procureur new-yorkais et professeur de droit à l'université Pace de New York, Bennett Gershman.
L'affaire menace Donald Trump d'une condamnation et d'une possible peine de prison à quelques mois de la revanche dont il rêve face à Joe Biden, le 5 novembre.
Le procès se déroule sous haute sécurité au quinzième étage du tribunal de Manhattan, mais un drame effroyable s'est produit vendredi, quand un homme, promoteur de
selon la police, s'est immolé par le feu à l'extérieur du bâtiment.
La veille de son suicide, cet homme de 37 ans originaire de Floride avait brandi sur place un panneau accusant MM. Trump et Biden de fomenter ensemble un coup d'État fasciste. Très perturbé mentalement, il avait été interpellé à plusieurs reprises en 2023 pour des actes délictuels incohérents.
Lundi, les procureurs de Manhattan doivent présenter les charges au jury et tenter de démontrer que le dossier va bien au-delà des 34 falsifications de documents comptables de la Trump Organization reprochées au milliardaire républicain de 77 ans.
Selon l'accusation, ces faux présumés ont permis de dissimuler, sous couvert de
, le paiement de 130.000 dollars à l'actrice Stormy Daniels en échange de son silence sur une relation sexuelle dix ans plus tôt avec Donald Trump, alors qu'il était marié à son épouse Melania.
Donald Trump a toujours démenti cette relation, et pour sa défense, qui prendra la parole après les procureurs, les paiements relèvent de la sphère privée.
L'équipe du procureur Alvin Bragg entend prouver qu'il s'agit au contraire de manœuvres frauduleuses pour cacher des informations aux électeurs quelques jours avant le vote et la victoire serrée du républicain contre Hillary Clinton.
Plusieurs témoins devraient dévoiler les dessous de la campagne et raconter que d'autres allégations embarrassantes avaient été étouffées grâce à la complicité d'un tabloïd américain qui achetait les informations pour ne pas les publier.
Bennett Gershman pronostique:
Chaque jour, nous allons entendre des témoignages dommageables pour Donald Trump.
Les jurés seront confrontés, entre autres, à ceux de Stormy Daniels elle-même, ou de l'ancien avocat de Donald Trump, Michael Cohen, devenu l'un de ses pires ennemis. C'est lui qui avait payé l'actrice - à la demande de son patron, assure-t-il - avec ses propres deniers, et il a déjà été condamné par la justice dans cette affaire.
La défense compte pilonner la crédibilité de ce témoin, également condamné pour mensonges devant le Congrès.
Donald Trump fustige un dossier vide et dénonce une persécution politique en usant de termes virulents contre le juge
qui préside les débats, Juan Merchan, et Alvin Bragg. Les procureurs ont demandé au juge de le sanctionner pour avoir violé l'interdiction de s'en prendre aux témoins et aux jurés, une question qui sera débattue mardi.
La présence obligatoire de Donald Trump à ses audiences l'empêche de mener campagne normalement, pendant que son rival Joe Biden tente de rattraper son déficit de popularité en labourant le terrain. Samedi, le républicain a dû annuler un meeting en Caroline du Nord à cause du mauvais temps.
Les enjeux sont d'autant plus importants que ce procès pourrait être le seul à se conclure avant la présidentielle, parmi les quatre affaires pénales qui visent Donald Trump. Il est accusé notamment devant la justice fédérale, à Washington, de
"complot contre les institutions américaines"
pour ses tentatives présumées illicites d'inverser les résultats de l'élection de 2020.
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