Crédit Photo : Patrick Meinhardt / AFP
Des manifestants marchent sur une autoroute en direction de l'aéroport lors de manifestations nationales demandant des comptes au gouvernement du président William Ruto, à Nairobi, le 23 juillet 2024.
Le syndicat des personnels de l'aéroport international de Nairobi, l'un des plus fréquentés d'Afrique, a appelé lundi à une grève à partir du 19 août contre le projet d'agrandissement et de modernisation du site confié au groupe indien Adani.
"Nous sommes opposés à l'accord avec Adani qui, selon nous, n'a pas suivi la procédure légale",
a déclaré à l'AFP Moss Ndiema, secrétaire général du Syndicat des travailleurs de l'aviation du Kenya (KAWU), affirmant que ses 10 000 adhérents se joindraient au mouvement.
Selon des documents consultés par l'AFP, le groupe Adani doit investir 1,85 milliard de dollars (environ 1,7 milliard d'euros) pour agrandir l'aéroport international Jomo Kenyatta (JKIA), en échange d'un droit d'exploitation de 30 ans.
Le conglomérat indien doit également construire une deuxième piste et moderniser le terminal passagers, selon l'Autorité kényane de l'aviation (KAA).
"Nous soupçonnons cette idée de partenariat public-privé d'être teintée d'intentions corrompues",
a affirmé Moss Ndiema, ajoutant:
"Des gens veulent arnaquer la KAA. En bref, ils veulent s'emparer de JKIA et le privatiser sans suivre la procédure régulière".
Le gouvernement kényan, confronté à une importante dette publique, défend l'accord pour rénover l'un des hubs aéroportuaires les plus fréquentés du continent, mais touché à plusieurs reprises par des pannes de courant et des fuites.
Le mois dernier, la KAA avait assuré que l'accord serait
"soumis à des examens techniques, financiers et juridiques ainsi qu'aux procédures requises",
sans donner de calendrier.
Selon la KAA, 8,8 millions de passagers et 380 000 tonnes de fret ont transité par JKIA au cours de l'exercice 2022/23.
L'année dernière, le groupe Adani, présent dans de nombreux secteurs tels que la production d'électricité, l'extraction du charbon, le ciment, les médias et l'alimentation, avait vu sa valeur diminuer fortement en bourse après que le groupe d'investissement américain Hindenburg Research l'a accusé de
"manipulation éhontée des actions et de fraude comptable sur plusieurs décennies".
Gautam Adani, fondateur du conglomérat familial et 12e personne la plus riche du monde selon Bloomberg, avait qualifié les accusations d'Hindenburg de
de nuire à son image, au profit des vendeurs à découvert.
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