Crédit Photo : SIMON MAINA / AFP
La police anti-émeute kenyane ajuste un lanceur de grenades lacrymogènes lors de manifestations anti-gouvernementales visant à demander des comptes au gouvernement dirigé par le président Willam Ruto, à Nairobi, le 23 juillet 2024.
La police kényane a été déployée jeudi dans les rues de la capitale Nairobi, avec des barrages routiers érigés sur les principales artères, avant une nouvelle journée de manifestations antigouvernementales.
De nombreux magasins sont restés fermés dans la capitale du pays d'Afrique de l'Est, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le Kenya est secoué depuis juin par des mobilisations menées par la
(jeunes nés après 1997) contre le président William Ruto et sa politique économique.
Des affiches partagées en ligne ont appelé à de nouvelles manifestations, surnommées "Nane Nane" ("Huit Huit" en swahili) pour signifier la date du 8 août.
Mercredi soir, le chef de la police par intérim, Gilbert Masengeli, a averti que des
avaient l'intention d'infiltrer les manifestations et déclaré qu'il fallait éviter les
comme l'aéroport international et State House, la résidence officielle du président. Il a ajouté que
"du personnel de sécurité adéquat"
avait été déployé.
Les rassemblements, au départ pacifiques, ont pris un tour violent le 25 juin, lorsque des manifestants ont pénétré dans l'enceinte du Parlement. La police avait alors tiré à balles réelles.
Selon des organisations de défense des droits humains, au moins 60 personnes ont été tuées depuis juin, et des dizaines d'autres sont portées disparues.
La police a été accusée d'avoir fait un usage excessif de la force.
Pour répondre à la pire crise depuis son arrivée au pouvoir, William Ruto a pris une série de mesures. Il a notamment retiré le projet de budget controversé qui prévoyait de nombreuses nouvelles taxes, et a limogé la quasi-totalité de son gouvernement.
Mais le chef de l'État, qui a ensuite fait entrer quatre membres de l'opposition, a été critiqué pour avoir reconduit plusieurs poids lourds de son gouvernement.
M. Ruto est pris en étau entre des bailleurs internationaux qui le pressent de trouver des recettes pour rembourser une dette nationale culminant à 78 milliards de dollars, et la population dont un tiers vit sous le seuil de pauvreté.
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