S'exprimant dimanche sur Citizen TV, John Mbadi a indiqué que le gouvernement comptait mettre en place 49 mesures fiscales visant à lever environ 150 milliards de shillings (1,2 milliard de dollars). Parmi les mesures évoquées figure la réintroduction de taxes environnementales, notamment sur les biens électroniques et les emballages en plastique. Ces taxes, selon le ministre, visent à réduire les déchets.
Le 25 juin, des manifestants ont pris d'assaut le Parlement, et la police a répliqué par des tirs à balles réelles. Selon des organisations de défense des droits humains, au moins 60 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres sont portées disparues depuis le début de ce mouvement de protestation, principalement mené par la jeunesse.
Le budget 2024-25, qui prévoyait des dépenses record de 4.000 milliards de shillings (29 milliards d'euros), devait initialement être financé par des hausses de taxes, d'abord sur le pain, puis sur les carburants dans une version révisée.
La décision de retirer ce budget sous pression a entraîné une dégradation de la note du Kenya par les agences de notation Moody's et Fitch.
Le président Ruto se trouve désormais dans une position délicate, pris en étau entre des bailleurs internationaux qui l'incitent à trouver des recettes pour rembourser une dette nationale s'élevant à 78 milliards de dollars, et une population dont un tiers vit sous le seuil de pauvreté.