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Kenya: le gouvernement envisage de réintroduire des taxes, retirées après des manifestations

14:5419/08/2024, lundi
AFP
Le gouvernement kényan prévoit de réintroduire des taxes retirées sous pression après des manifestations meurtrières, pour lever 150 milliards de shillings et équilibrer son budget.
Crédit Photo : John Mbadi / Média X
Le gouvernement kényan prévoit de réintroduire des taxes retirées sous pression après des manifestations meurtrières, pour lever 150 milliards de shillings et équilibrer son budget.

Le gouvernement kényan envisage de réintroduire certaines taxes qu'il avait dû retirer fin juin du projet de budget, après un mouvement de contestation ayant dégénéré en manifestations meurtrières, a annoncé le ministre des Finances, John Mbadi.

S'exprimant dimanche sur Citizen TV, John Mbadi a indiqué que le gouvernement comptait mettre en place 49 mesures fiscales visant à lever environ 150 milliards de shillings (1,2 milliard de dollars). Parmi les mesures évoquées figure la réintroduction de taxes environnementales, notamment sur les biens électroniques et les emballages en plastique. Ces taxes, selon le ministre, visent à réduire les déchets.


"Si vous portez atteinte à l'environnement, vous devez payer pour contribuer à réparer le mal que vous avez causé",
a déclaré M. Mbadi, l'un des quatre membres de l'opposition ayant rejoint le gouvernement remanié en juillet.

Le président William Ruto, arrivé au pouvoir en 2022 en promettant de défendre les plus modestes, a été contraint de retirer fin juin un projet de budget très impopulaire, après des manifestations, initialement pacifiques, qui ont viré au chaos.

Le 25 juin, des manifestants ont pris d'assaut le Parlement, et la police a répliqué par des tirs à balles réelles. Selon des organisations de défense des droits humains, au moins 60 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres sont portées disparues depuis le début de ce mouvement de protestation, principalement mené par la jeunesse.


Les autorités kényanes affirment avoir agi uniquement contre des
"criminels"
ayant infiltré les manifestations. Cependant, le retrait du projet de budget a eu des conséquences économiques. Le président Ruto a annoncé une hausse des emprunts d'environ 169 milliards de shillings (1,2 milliard d'euros) et une baisse des dépenses de l'ordre de 177 milliards de shillings (1,3 milliard d'euros) pour compenser le manque à gagner.

Le budget 2024-25, qui prévoyait des dépenses record de 4.000 milliards de shillings (29 milliards d'euros), devait initialement être financé par des hausses de taxes, d'abord sur le pain, puis sur les carburants dans une version révisée.


La décision de retirer ce budget sous pression a entraîné une dégradation de la note du Kenya par les agences de notation Moody's et Fitch.


Le président Ruto se trouve désormais dans une position délicate, pris en étau entre des bailleurs internationaux qui l'incitent à trouver des recettes pour rembourser une dette nationale s'élevant à 78 milliards de dollars, et une population dont un tiers vit sous le seuil de pauvreté.


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