ÉDITION:

La Chine promet d'éliminer les risques économiques

15:3918/07/2024, jeudi
AFP
Un homme fait une sieste près d'une fontaine dans un centre commercial à Pékin, le 18 juillet 2024.
Crédit Photo : ADEK BERRY / AFP
Un homme fait une sieste près d'une fontaine dans un centre commercial à Pékin, le 18 juillet 2024.

Les dirigeants chinois ont appelé jeudi à "éliminer les risques" dans l'économie au terme d'une réunion au sommet, ainsi qu'à stimuler la consommation, mais sans proposer pour l'heure de mesures concrètes pour relancer une croissance morose.

Une importante réunion du comité central du Parti communiste chinois (PCC), le "Troisième Plénum", s'est tenue cette semaine à Pékin autour du président Xi Jinping.


La réunion était centrée sur l'économie, toujours au ralenti depuis la pandémie, et a pris fin jeudi.

La deuxième économie mondiale est en proie à une crise inédite de son vaste secteur immobilier, à une consommation toujours faible et à un taux de chômage élevé chez les jeunes, tandis que les tensions géopolitiques avec Washington et l'Union européenne menacent son commerce extérieur.


Un an et demi après la levée des restrictions sanitaires qui pénalisaient l'activité, la reprise post-Covid tant espérée a été brève et moins robuste qu'escompté.

À l'issue de cette session plénière, la direction du parti
"a adopté une résolution sur l'approfondissement des réformes"
, a indiqué l'agence de presse officielle Chine nouvelle.

Cette formulation vague n'implique en général pas de changement relatif au système politique mais uniquement des adaptations dans la politique sociale et économique.

Un total de 199 membres du comité central - sorte de parlement du PCC -, 165 suppléants, ainsi que des experts, entre autres personnes, ont assisté à ce troisième plénum, selon Chine nouvelle.


Indicateurs décevants


"Les dirigeants chinois promettent de poursuivre l'approfondissement des réformes dans un grand nombre de domaines. Mais peu de signes indiquent que le troisième plénum qui vient de s'achever marque un changement majeur de direction des politiques"
, souligne dans une note l'analyste Julian Evans-Pritchard, du cabinet Capital Economics.

Les dirigeants sont également convenus
"d'encourager activement la demande intérieure"
, après la publication cette semaine de ventes au détail décevantes pour juin (+2% sur un an), un indicateur dont le rythme s'essouffle, signe d'une consommation toujours morose en Chine.

Au deuxième trimestre, la croissance économique du géant asiatique a par ailleurs ralenti sur un an (+4,7%), selon des chiffres officiels publiés lundi.

Ce rythme, en deçà des attentes d'analystes et de celui du premier trimestre (+5,3%), est le plus faible depuis début 2023, quand la Chine levait ses restrictions draconiennes contre le Covid-19, qui pénalisaient l'activité.


Selon le compte-rendu publié par Chine nouvelle, le pouvoir communiste s'est également engagé à tout faire pour
"prévenir et éliminer les risques dans des domaines clés tels que l'immobilier et la dette des gouvernements locaux".

Les finances d'une partie des collectivités locales sont exsangues, après trois ans de dépenses faramineuses pour lutter contre le Covid et surtout d'une crise immobilière qui les prive d'une importante source de revenus fonciers.


"Rien de nouveau"


"Il n'y a rien de nouveau dans les annonces"
de jeudi
"qui ne font que confirmer les politiques existantes",
souligne Gary Ng, économiste pour la banque Natixis.

Les médias et les réseaux sociaux sont déjà étroitement censurés dans le pays, mais les dirigeants ont encore appelé jeudi à
"renforcer l'orientation de l'opinion publique et à prévenir et résoudre efficacement les risques en matière idéologique".

Le plénum a également permis d'exclure officiellement l'ex-ministre des Affaires étrangères (2022-2023) Qin Gang du comité central et de
"confirmer"
la décision d'expulser du PCC l'ancien ministre de la Défense, Li Shangfu.

Après une absence inexpliquée d'un mois, Qin Gang avait brutalement été relevé de ses fonctions, après tout juste sept mois en poste. Une décision surprise pour laquelle les autorités n'ont toujours donné aucune justification.


La télévision étatique CCTV avait indiqué fin juin que Li Shangfu, également en poste pendant seulement quelques mois en 2023, avait été exclu du PCC car
"soupçonné de corruption"
et accusé d'avoir
"reçu d'énormes sommes d'argent"
.

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