Le Premier ministre cambodgien Hun Sen, 70 ans, a annoncé sa démission mercredi et passera la main à son fils après 38 ans au pouvoir.
À l'approche des élections, la liberté d'expression avait été largement étouffée avec la fermeture d'un des derniers médias indépendants, la lourde condamnation en mars du principal opposant, Kem Sokha, pour trahison et la modification de la loi électorale pour exclure de facto les opposants en exil des élections futures.
Le PPC devrait conserver 120 des 125 sièges de l'Assemblée nationale, 5 sièges allant au petit parti royaliste autrefois au pouvoir Funcinpec, peu critique de Hun Sen.
Influence chinoise croissante
Je demande aux gens de soutenir Hun Manet, qui sera le nouveau premier ministre.
Il ne faut pas attendre d'impact immédiat sur le pays, estime-t-il.
Président du Sénat
Il exercera désormais les fonctions de président du Sénat, numéro 2 dans le protocole après le roi Norodom Sihamoni, qu'il remplacera comme chef de l'État lorsque celui-ci sera à l'étranger.
Sous le règne de Hun Sen, le Cambodge a opéré un rapprochement notable avec la Chine, dont le président Xi a félicité Hun Sen et promis de renforcer encore les liens.
Un site militaire financé par Pékin et soupçonné par Washington d'abriter une base navale secrète chinoise sera bientôt inauguré.
Mais l'afflux d'argent chinois s'est accompagné d'affaires épineuses, comme l'arrivée de nombreux casinos et d'opérations d'escroquerie en ligne dont le personnel est victime de traite d'êtres humains dans des conditions épouvantables.
Le Cambodge est classé 150e sur 180 dans l'indice de perception de la corruption de l'ONG Transparency International. En Asie, seules la Birmanie et la Corée du Nord sont moins bien classés.
Hun Sen, arrivé au pouvoir en 1985, est accusé d'avoir fait reculer les libertés fondamentales et utilisé le système judiciaire pour museler ses adversaires, jetés par dizaines en prison au cours de ses mandats.
À la veille des élections, Sam Rainsy, figure de l'opposition cambodgienne en exil en France, a été condamné à une inéligibilité de 25 ans pour avoir appelé les électeurs à déposer dans les urnes des bulletins non valides.
En mars, Kem Sokha, chef de file du Parti de la bougie, a été condamné à 27 ans de prison et assigné à résidence pour trahison.