Armes à sous-munitions: le Cambodge met en garde l'Ukraine en rappelant son "expérience douloureuse"

20:159/07/2023, Sunday
MAJ: 9/07/2023, Sunday
AFP
Hun Sen, premier ministre du Cambodge. Crédit Photo: HANDOUT / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP
Hun Sen, premier ministre du Cambodge. Crédit Photo: HANDOUT / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP

Le Premier ministre cambodgien Hun Sen a mis en garde dimanche l'Ukraine contre l'usage d'armes à sous-munitions, rappelant "l'expérience douloureuse" de son pays, frappé par des bombes à fragmentation américaines au début des années 1970.

"Ce serait le plus grand danger pour les Ukrainiens pendant de nombreuses années, voire jusqu'à cent ans si des bombes à fragmentation étaient utilisées dans les zones occupées par la Russie sur le territoire ukrainien",
a tweeté Hun Sen.

L'homme fort du Cambodge a cité
"l'expérience douloureuse"
de son pays où les larguages américains dans les années 1970 ont tué ou mutilé des dizaines de milliers de personnes.

Les États-Unis ont largué des millions de bombes sur le Cambodge et le Laos pendant la guerre du Vietnam dans les années 1960 et 1970 pour tenter de frapper des bases communistes. 

"Par pitié pour le peuple ukrainien, j'appelle le président américain, en tant que fournisseur, et le président ukrainien, en tant que destinataire, à ne pas utiliser de bombes à fragmentation dans la guerre car les vraies victimes seront les Ukrainiens",
a-t-il déclaré.

Après 30 ans d'une guerre civile qui a pris fin en 1998, le Cambodge reste l'un des pays les plus minés au monde. 

Environ 20.000 Cambodgiens ont été tués au cours des quatre dernières décennies après avoir marché sur des mines ou munitions non explosées. 


Les travaux de déminage se poursuivent à ce jour, le gouvernement s'engageant à éliminer toutes les mines et munitions non explosées d'ici 2025. 


En janvier, un groupe de démineurs ukrainiens ont visité des champs de mines au Cambodge dans le cadre d'une formation.


Les armes à sous-munitions sont interdites dans nombre de pays, notamment européens, signataires de la Convention d'Oslo de 2008, dont ni les Etats-Unis, l'Ukraine ou la Russie ne sont parties prenantes.

Leur usage est très controversé car les charges qu'elles dispersent sont accusées de faire beaucoup de victimes civiles collatérales.


Le président américain Joe Biden a assuré que la décision de livrer des bombes à sous-munitions à l'Ukraine avait été
"très difficile",
mais représentait
"la bonne chose à faire".

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