Les Cambodgiens votent dimanche pour des législatives sans suspense, à l'issue desquelles le Premier ministre Hun Sen, qui dirige le pays d'une main de fer depuis 38 ans, devrait passer la main à son fils aîné.
En l'absence de toute opposition crédible après l'exclusion du principal mouvement hostile au pouvoir, le Parti du peuple cambodgien (PPC) de Hun Sen devrait, comme en 2018, rafler l'ensemble des 125 sièges du Parlement.
Hun Sen a voté quelques minutes après l'ouverture du scrutin à 07H00 (00H00 GMT) dans un bureau de vote de Ta Khmau, dans la banlieue de Phnom Penh.
Les bureaux de vote ferment à 15H00 (08H00 GMT) et les premiers résultats sont attendus dans les heures qui suivront.
A 70 ans, Hun Sen, l'un des leaders mondiaux au pouvoir depuis le plus longtemps, prépare sa succession, souhaitant cimenter le contrôle avant de passer le relais dans les semaines à venir à son fils aîné Hun Manet (45 ans), général quatre étoiles formé aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
Opposition muselée
Ses détracteurs l'accusent d'avoir fait reculer les libertés fondamentales et utilisé le système judiciaire pour museler ses adversaires, qui ont été jetés par dizaines en prison.
Avant les législatives, sa politique de répression s'est encore durcie envers les opposants, privés de leur liberté ou en exil.
Lors du dernier scrutin national en 2018, le PPC avait remporté tous les sièges après la dissolution par un tribunal du principal parti d'opposition.
Imposer son fils
Hun Manet a récemment pris du galon, assumant petit à petit des fonctions assumées directement par son père.
Membre du puissant comité permanent, il est pour la première fois candidat sur une liste du PPC à Phnom Penh, première étape nécessaire pour devenir Premier ministre.
Remplacer son père sera un défi majeur.
À l'approche des élections, la liberté d'expression a été largement étouffée avec la fermeture d'un des derniers médias indépendants, la lourde condamnation du principal opposant pour trahison et la modification de la loi électorale pour exclure de facto les opposants en exil des élections futures.