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Selon la vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodriguez, les documents "contiennent la vérité historique et les preuves démontrant que nous sommes les seuls à détenir un titre de propriété sur le territoire de la Guayana Esequiba".
Le Venezuela a remis lundi des documents à la Cour internationale de justice (CIJ), même s'il ne reconnaît pas sa compétence, pour tenter de prouver sa légitimité à réclamer la souveraineté sur l'Essequibo, territoire riche en pétrole sous administration du Guyana voisin.
"Le Venezuela a présenté aujourd'hui toute la documentation"
à la CIJ, a déclaré le président vénézuélien Nicolas Maduro, qui a appelé son homologue guyanais, Irfaan Ali, à reprendre les négociations.
Il a lancé à la télévision:
Tôt ou tard, le Guyana devra s'asseoir et négocier avec le Venezuela.
Selon la vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodriguez, qui s'est rendue en personne à la Cour à La Haye, les documents
"contiennent la vérité historique et les preuves démontrant que nous sommes les seuls à détenir un titre de propriété sur le territoire de la Guayana Esequiba (autre nom de l'Essequibo)".
La vice-présidente a accompagné son message sur X d'une vidéo dans laquelle on peut voir des fonctionnaires transporter une vingtaine de boîtes de documents.
Dans un communiqué, le Guyana s'est félicité de cette remise de documents par Caracas.
"Il est bon pour le Tribunal d'avoir devant lui les conclusions des deux parties"
et d'être ainsi
"en mesure de prendre en compte tous les arguments et les éléments de preuve pour rendre un jugement"
, selon le texte.
Saisi par le Guyana, le Conseil de sécurité des Nations unies discutera mardi du sujet à huis clos, ont indiqué des responsables guyaniens lundi soir.
Le ministre guyanien des Affaires étrangères, Hugh Todd, a déclaré à l'AFP que la Guyane espérait que le Conseil
"fasse une déclaration conforme à la règle du droit international."
Le différend de longue date entre Caracas et Georgetown a refait surface après le lancement en septembre 2023 d'appels d'offres pétroliers par le Guyana, puis le référendum organisé en réaction le 3 décembre au Venezuela sur un rattachement de l'Essequibo.
D'un côté, Georgetown répète qu'il est souverain sur
de son territoire et que tout doit passer par la CIJ à La Haye. Le Guyana argue que la frontière, datant de l'époque coloniale anglaise a été entérinée en 1899 par une cour d'arbitrage à Paris.
De l'autre, Caracas réclame des négociations hors de la CIJ, dont elle ne reconnaît pas la compétence. Caracas estime que l'accord de Genève signé en 1966 - avant l'indépendance du Guyana - jette les bases d'un règlement négocié qui doit se poursuivre et soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l'époque de l'empire espagnol.
"La décision de 1899 est une fraude"
, a déclaré Mme Rodriguez, réitérant que la
"remise de ce document n'implique pas le consentement ou la reconnaissance par le Venezuela de la compétence de la Cour".
La semaine dernière, le président vénézuélien Nicolas Maduro a promulgué une loi désignant l'Essequibo comme un nouvel État vénézuélien, tout en dénonçant l'installation de
"bases militaires secrètes"
des États-Unis.
Georgetown estime que cette loi est
"une violation flagrante des principes les plus fondamentaux du droit international".
En décembre, les deux présidents se sont rencontrés une première fois et sont convenus de ne jamais
Territoire de 160.000 km2 riche en pétrole et ressources naturelles, l'Essequibo compte quelque 125.000 habitants, soit un cinquième de la population du Guyana, et représente les deux tiers de la superficie du pays.
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