Crédit Photo: AHMAD GHARABLI / AFP
Deux oncles d'un ex-député égyptien qui a annoncé récemment vouloir se présenter à l'élection présidentielle en 2024, ont comparu jeudi devant le parquet de la Sûreté d'Etat, a indiqué à la presse un militant des droits humains.
Actuellement au Liban, l'ex-député libéral Ahmed al-Tantawi avait annoncé en mars se rendre au Caire le 6 mai et vouloir se présenter à l'élection présidentielle prévue au printemps 2024 en Egypte.
Ses oncles ont été arrêtés mardi soir, à la veille du lancement en grandes pompes d'un "dialogue national" censé faire participer au débat une opposition réduite à peau de chagrin depuis la prise de pouvoir du président actuel Abdel Fattah al-Sissi en 2013, après un coup de force contre son prédécesseur Mohamed Morsi.
"Mohammed Naguib al-Tantawi et Mohammed Sayyed Ahmed Attiya ont été arrêtés mardi soir à Kafr Cheikh"
, dans le delta du Nil,
(jeudi)
devant le parquet de la Sûreté d'Etat au Caire"
, une juridiction d'exception, a rapporté Hossam Bahgat, directeur de l'Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR).
Les charges retenues contre eux n'étaient pas connues dans l'immédiat et la justice d'exception en Égypte permet aux magistrats de ne pas informer la défense des détails du dossier.
"D'autres amis et soutiens de M. Tantawi ont également été interrogés par le parquet de la Sûreté d'Etat"
, a ajouté M. Bahgat, citant au moins six noms.
Le précédent scrutin présidentiel en 2018 avait vu s'affronter M. Sissi et un unique autre candidat, un inconnu du grand public et partisan affiché du chef de l'Etat. Pour les observateurs, le dialogue national est un gage de l'Egypte à la communauté internationale qui pointe régulièrement du doigt ses violations des droits humains à l'approche de ce scrutin.
A son ouverture, l'ancien chef de la diplomatie égyptienne Amr Moussa a questionné
"le contrôle des politiques sécuritaires sur l'économie"
dans un pays où les experts dénoncent la mainmise de l'armée dont est issu M. Sissi sur l'économie.
Il a également soulevé la question
"des prisonniers en préventive"
souvent bien plus longtemps que les deux années légales. En 2022, l'Egypte, qui compte selon les ONG 60.000 prisonniers politiques, a assuré avoir lancé une nouvelle
"stratégie nationale des droits humains"
et réactivé sa commission des grâces présidentielles.
Mais les défenseurs des droits humains notent que si les grâces présidentielles ont permis de libérer 124 détenus politiques au premier trimestre 2023, au moins 459 autres sont entrés en prison au même moment.
#Égypte
#Présidentielle
#Afrique