Corée du Sud: l'opposition veut destituer le président par intérim

15:5624/12/2024, Tuesday
AFP
Le Premier ministre sud-coréen et président par intérim Han Duck-soo s'exprimant lors d'une réunion du cabinet dans le complexe gouvernemental à Séoul.
Crédit Photo : Handout / Bureau du Premier ministre sud-coréen / AFP
Le Premier ministre sud-coréen et président par intérim Han Duck-soo s'exprimant lors d'une réunion du cabinet dans le complexe gouvernemental à Séoul.

Le principal parti d’opposition en Corée du Sud a annoncé mardi son intention de destituer par le Parlement Han Duck-soo, Premier ministre et président par intérim, en raison de son refus de promulguer deux lois visant à enquêter sur le président déchu Yoon Suk Yeol.

Le Parti démocrate avait donné jusqu’à mardi à M. Han pour promulguer les deux lois, qui prévoient la création de commissions d’enquête spéciales. L’une vise à examiner la tentative avortée de M. Yoon d’imposer la loi martiale et d’envoyer l’armée au Parlement le 3 décembre. L’autre concerne des accusations de corruption visant son épouse, Kim Keon Hee.


Lors d’un conseil des ministres tenu mardi, Han Duck-soo a déclaré qu’il refusait de donner suite à ces demandes, arguant que ces lois devaient être adoptées avec un consensus entre les partis.

"Nous n’avons d’autre choix que d’interpréter cela comme une intention de sa part de poursuivre la rébellion par des manœuvres dilatoires"
, a réagi Park Chan-dae, chef de l’opposition à l’Assemblée nationale, lors d’une conférence de presse. Bien qu’il ait initialement déclaré vouloir déposer une motion dès mardi, il a finalement décidé d’attendre jeudi.


Une possible première historique


Si cette procédure de destitution réussit, ce serait la première fois qu’un président par intérim est démis après la destitution d’un président titulaire dans l’histoire de la Corée du Sud.


La Constitution du pays stipule que l’Assemblée nationale peut destituer le président par un vote à la majorité des deux tiers et les membres du gouvernement, y compris le Premier ministre, à la majorité simple.


L’opposition, qui contrôle 192 sièges sur 300 à l’Assemblée, affirme qu’une majorité simple suffit pour destituer Han Duck-soo en sa qualité de Premier ministre. Cependant, le Parti du pouvoir au peuple (PPP), actuellement au pouvoir, soutient qu’une majorité des deux tiers est nécessaire, car Han exerce également la fonction de président par intérim.

Yoon Suk Yeol sous enquête pour "rébellion"


Le président suspendu Yoon Suk Yeol reste officiellement en poste dans l’attente d’un arrêt de la Cour constitutionnelle qui confirmera ou annulera la décision du Parlement.


Il fait également l’objet d’une enquête conjointe menée par la police, le ministère de la Défense et l’agence anticorruption pour des accusations de
"rébellion"
, un crime passible de la peine de mort en Corée du Sud.

Le Bureau d’enquête sur la corruption a convoqué M. Yoon pour un premier interrogatoire prévu le 25 décembre à 10 h (01 h GMT). Cependant, les convocations envoyées par courrier postal et électronique ont été refusées ou retournées à leur expéditeur. Si M. Yoon refuse de se présenter, le Bureau pourrait envoyer une nouvelle convocation ou demander un mandat d’amener à la justice.


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