KKR avait soumis une offre non contraignante pour acquérir une part majoritaire dans une future société de TIM regroupant son réseau fixe et les câbles sous-marins, la valorisant à plus de 20 milliards d'euros.
Or, le groupe français Vivendi, principal actionnaire de Telecom Italia avec une part de 23,75%, avait mis la barre plus haut, en réclamant une valorisation à hauteur de 31 milliards d'euros. TIM avait annoncé mardi avoir reçu une lettre de KKR prolongeant d'un mois le délai de son offre, jusqu'au 24 mars.
Le gouvernement de Giorgia Meloni aura son mot à dire dans la mesure où il a des pouvoirs spéciaux ("golden power") dans des secteurs considérés comme stratégiques, comme les télécommunications.
L'Etat italien est en outre le deuxième actionnaire de Telecom Italia, à travers la part de 9,81% détenue par la Caisse des dépôts italienne (CDP).
Les marchés misent sur une prochaine contre-offre de la CDP, associée au fonds d'investissement australien Macquarie, dont la préparation semble cependant prendre plus de temps que prévu.
Le fonds est déjà actionnaire à hauteur de 37,5% de FiberCop, l'opérateur du réseau de Telecom Italia.
Mais l'offre du fonds n'empêche pas la participation d'une entité publique qui pourrait prendre les commandes sur un plan opérationnel, selon une source financière. Rome avait bloqué en novembre un projet de rachat de la CDP du réseau de TIM, suspendant de fait l'accord préliminaire en ce sens conclu en mai entre la banque publique et Telecom Italia.
Cet accord, négocié sous l'égide de l'ancien gouvernement de Mario Draghi, prévoyait la fusion du réseau de TIM avec celui de son concurrent Open Fiber, dont la CDP et Macquarie détiennent respectivement 60 et 40%.
Les négociations entre la CDP et Telecom Italia avaient notamment buté sur le prix du réseau, jugé trop élevé par l'Etat.