"Honda prévoit que la production de véhicules électriques commencera en 2028"
, a déclaré Toshihiro Mibe, le patron de Honda lors d'une conférence de presse à Alliston dans la province de l'Ontario (est) où sera implantée la nouvelle chaîne de fabrication.
Une fois pleinement opérationnelle, l'usine, construite à une heure de Toronto, aura une capacité de production de 240.000 véhicules par an et l'usine de batteries de 36 gigawatts-heures (GWh) par an.
Le groupe japonais estime que 1.000 emplois seront créés et viendront s'ajouter aux 4.200 personnes qui travaillent actuellement dans ses deux usines de fabrication en Ontario.
"Il s'agit d'un jour historique avec le plus grand investissement automobile de l'histoire du Canada"
, a déclaré le Premier ministre Justin Trudeau, également présent à Alliston.
"L'année dernière, le Canada est le pays du G7 qui a attiré le plus d'investissement étranger direct par habitant"
, a-t-il ajouté.
"Ce que nous faisons ici est important pour le monde et pour les Canadiens".
Le Canada déploie depuis quelques années des efforts considérables pour attirer les acteurs du secteur des véhicules électriques, vantant ses incitations fiscales, son énergie propre et ses importantes ressources en terres rares.
Pour ce projet, Honda a annoncé qu'il allait contribuer à hauteur de 60 à 70% de l'investissement total, le reste provenant de partenaires de coentreprise et de subventions.
Ainsi, le gouvernement de l'Ontario s'est engagé à verser 2,5 milliards de dollars canadiens en subvention à Honda et la ministre des Finances canadienne Chrystia Freeland, a annoncé que le soutien de l'État sous forme de crédits d'impôt s'élèverait à un montant similaire.
Dans le budget fédéral annoncé mi-avril, le gouvernement de Justin Trudeau a introduit un nouveau crédit d'impôt pour les entreprises, leur accordant un rabais de 10% sur les coûts de construction de nouveaux bâtiments utilisés dans des segments clés de la chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques.
Cet accord avec le constructeur automobile japonais fait suite à d'autres annonces importantes récentes concernant de nouvelles usines de véhicules électriques et de batteries: le géant de l'automobile Stellantis, le Suédois Northvolt, la société sud-coréenne LG Battery Solution ou encore Volkswagen.
Le groupe allemand avait été le premier à investir au Canada dans le secteur électrique avec la construction de sa première usine de batteries hors d'Europe.
"Aujourd'hui, l'Ontario est le seul endroit au monde où six des plus grands constructeurs automobiles ont élu domicile",
s'est réjoui Doug Ford, le Premier ministre de cette province, la plus peuplée du Canada.
"Nous sommes à la tête de la révolution des véhicules électriques"
, a-t-il ajouté.
Ces annonces dans ce secteur, qui a le vent en poupe, ont en effet donné un nouveau coup de fouet à l'industrie automobile canadienne, sinistrée depuis le départ ces dernières décennies de nombreuses usines vers le Mexique, moins cher.
La stratégie canadienne s'inscrit dans la droite ligne de celle des États-Unis, dont le grand plan climat baptisé "Inflation Reduction Act" (IRA) prévoit des milliards de dollars de subventions pour les industries vertes.
Le marché de l'électrique, qui a connu un décollage mondial ces dernières années, surtout en Chine et en Europe, a pris de vitesse toute l'industrie automobile japonaise.
Depuis 2021, Honda s'est fixé l'objectif de devenir 100% électrique dans son segment automobile à l'horizon 2040 et a prévu des investissements colossaux pour y parvenir.
Il est associé depuis 2022 dans ce secteur avec le géant technologique japonais Sony, avec lequel il a créé une nouvelle marque automobile haut de gamme, Afeela, qui n'a cependant commercialisé aucun modèle pour l'instant.