Niger-Bénin: le pétrole circule à nouveau malgré la crise

La rédaction
13:5428/08/2024, mercredi
Yeni Şafak
Crédit Vidéo : Yasser Ulrich / Nouvelle Aube
Après la fermeture des vannes du pipeline au Niger le 6 juin dernier, l’activité a repris sur la plateforme pétrolière de Sèmè-Kpodji à une trentaine de kilomètres de Cotonou, au Bénin.

Depuis quelques jours des navires pétroliers s’activent dans les eaux maritimes béninoises pour embarquer du pétrole brut. Cet or noir transite par le pipeline qui part des champs pétroliers d’Agadem dans le sud-est du Niger. Un oléoduc dont le Niger avait fermé les vannes au plus fort de la crise diplomatique entre Cotonou et Niamey. Pour le moment, les autorités des deux pays n’ont pas dit dans quels contextes, elles ont repris l’exportation du pétrole. Cependant, la frontière reste fermée entre le Bénin et le Niger.

Selon des informations fournies par les médias béninois et nigériens, l’Aura M, un tanker battant pavillon libérien a séjourné dans les eaux maritimes béninoises pour quelques jours, le temps de charger plus d’un million de barils de pétrole brut. Le navire a levé l’ancre il y a quelques jours et déjà un autre s’est positionné pour la même opération.
Après la fermeture des vannes du pipeline au Niger le 6 juin dernier, l’activité a donc repris sur la plateforme pétrolière de Sèmè-Kpodji à une trentaine de kilomètres de Cotonou.

Au Niger, beaucoup saluent cet accord trouvé autour du pétrole.  Le Dr Bounty Diallo, un analyste nigérien des questions géopolitiques, trouve que cette crise autour du pétrole ne pouvait pas durer.


"Les Chinois ont déjà avancé deux milliards pour construire l'oléoduc. Ils ont avancé 400 millions de dollars aux autorités nigériennes pour l’achat du pétrole pour cette année-là. Je pense que les Chinois ne pouvaient pas attendre que la situation dégénère"
, analyse-t-il.

Le spécialiste invite maintenant les autorités nigériennes à expliquer aux populations, les conditions de réouverture du pipeline.


"A la fermeture, c’était par médias interposés, il y a eu des visites officielles et tout. Maintenant, il se trouve que le problème a été réglé de manière diplomatique mais le chargement se passe de manière incognito, c’est ça que les gens ont du mal à comprendre"
, poursuit le Dr Bounty Diallo.

Dans la même logique, Harouna Illiassou, économiste et analyste  politique, estime que c’est tout simplement, la réalpolitique qui a prévalu. Selon lui, le Bénin et le Niger ont tout simplement compris qu’il est dans leur intérêt que le projet du pipeline se poursuive.


"Les autorités vont continuer à se parler, à se comprendre et certainement à trouver un terrain d’entente qui va peut-être certainement aboutir à l’ouverture des frontières qui sera le sacre quand même d’une bonne relation entre nos deux pays"
, pense M. Illiassou.

La décision de reprise des exportations du brut nigérien intervient juste après le remplacement de Barké Bako Mahaman Moustapha à la tête du ministère nigérien du pétrole.

Depuis, beaucoup de questions à Niamey sur l'accord qui a pu permettre à Niamey et Cotonou de s'entendre autour du pétrole alors que la frontière reste fermée entre les deux pays.


Il reste maintenant à savoir si la crise va encore perdurer entre ces deux pays voisins qui soufflent le chaud et le froid depuis plus d'un an.


Par
Yasser Ulrich

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