Crédit Vidéo : Yasser Ulrich / Nouvelle Aube
Après plus d'un an de tensions diplomatiques, les deux peuples espèrent un dénouement rapide de cette crise diplomatique qui a eu des conséquences néfastes sur les économies du Niger et du Bénin.
Une lueur d’espoir dans la crise diplomatique entre Cotonou et Niamey. Suite à une médiation entreprise par les anciens présidents béninois Boni Yayi et Nicéphore Dieudonné Soglo, le général Mohamed Toumba, ministre de l’Intérieur du Niger, était à Cotonou le 24 juillet. A la tête d’une délégation de haut niveau, il avait rencontré le président béninois Patrice Talon avec qui il a notamment discuté de réouverture de la frontière entre les deux pays. A l’issue de cette audience, il a salué une très bonne ambiance dans les discussions avec les autorités béninoises. Ces déclarations ont donné de l’espoir à de nombreux Nigériens dont les activités sont fortement liées à la frontière.
C’est avec grand intérêt que El Hadj Yacouba Dan Maradi a suivi la mission des envoyés spéciaux nigériens à Cotonou. Le président du Syndicat des importateurs et exportateurs du Niger (Sien) a manifesté sa satisfaction de voir enfin établir un couloir de discussion entre le Bénin et le Niger après une année de crise diplomatique matérialisée par la fermeture de la frontière commune. Il s’est félicité du message d’espoir que le général Mohamed Toumba, ministre nigérien de l’Intérieur, a délivré à Cotonou lors d’une rencontre avec les Nigériens résidents au Bénin.
"J’ai suivi le ministre de l’Intérieur du Niger au Bénin, il dit que le résultat est plus que satisfaisant. Nous, nous le voulions satisfaisant, si encore, il est plus que satisfaisant, nous ne pouvons que remercier Dieu, parce que vous savez que, presque toutes nos opérations commerciales passent par le Bénin, par le corridor béninois, et les Béninois aussi profitent de ce passage-là pour avoir ces recettes"
, a-t-il justifié.
Ce contact établi entre le pouvoir militaire et le régime béninois est très commenté dans la communauté des chauffeurs routiers qui pratiquaient le corridor Cotonou-Niamey avant la fermeture de la frontière. Il faut préciser que le Niger étant un pays enclavé sans façade maritime, c’est par le port de Cotonou que transitait l’essentiel de ses importations.
Devant des bureaux des douanes à Niamey, des conducteurs de camions attendent de faire des formalités. Parmi eux, Mamadou Diallo, qui trouve que c’est très bien de rouvrir la frontière avec le Bénin, mais
"s’il n’y a pas de sécurité, ce n’est pas la peine. Il faut qu’on soit franc sur ce point"
, souligne-t-il. Pour lui, il faut d’abord voir clair dans les accusations des autorités de Niamey contre le pouvoir de Patrice Talon. Le régime militaire a accusé son voisin d’abriter des bases militaires françaises dans le but de déstabiliser le Niger.
Souleymane Daouda, un autre chauffeur routier ne se pose pas de questions, il salue les tractations en cours pour rouvrir la frontière.
"La réouverture de la frontière entre le Niger et leBénin est une très belle chose, puisque vers le Burkina il y a l'insécurité qui est un obstacle. Nous avons d'énormes pertes à ce niveau avant l'acheminement des marchandises. Donc le fait de rouvrir la frontière, c'est directement en notre faveur"
, argumente-t-il.
Depuis que la frontière entre les deux pays est fermée, la plupart des camions se sont tournés vers le port de Lomé et sont obligés de passer par le Burkina Faso avant de rejoindre le Niger. Mais au Burkina où le terrorisme fait d’énormes dégâts dans certaines régions, ce trajet est trop risqué.
Le Béninois Nourdeen Alohou qui dirige le Collectif des Ressortissants béninois pour une coopération apaisée entre le Bénin et le Niger salue aussi une avancée majeure vers le dénouement de la crise entre les deux pays.
"On sent que les lignes sont en train de bouger et qu’on s'achemine véritablement vers une sortie de crise. Vraiment, notre souhait est que tout se déroule bien, que les deux parties fassent des concessions et que bientôt on assiste à une réouverture de la frontière qui va matérialiser la reprise des relations de coopération entre nos deux pays"
, souligne-t-il.
Après plus d'un an de tensions diplomatiques, les deux peuples espèrent un dénouement rapide de cette crise qui a eu des conséquences néfastes sur les économies du Niger et du Bénin.
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