Les ONG préviennent que le véritable problème est la surproduction et que les innovations technologiques pourraient simplement servir de prétexte aux marques pour continuer à produire des milliards de nouveaux vêtements. Mais les politiques publiques font que les maisons sont amenées à se positionner en bons élèves du recyclage.
Plusieurs experts proposent des idées qui pourraient faire la différence.
La plupart des vêtements sont un mélange de matériaux, ce qui les rend difficiles à recycler. La société américaine Circ a inventé une solution chimique pour séparer le mélange le plus courant, le polycoton, en ses éléments constitutifs.
Les deux peuvent ensuite être transformés en nouvelles fibres. La marque Zara les a utilisées pour une ligne de vêtements sortie l'année dernière.
Les infrastructures manquent pour collecter et trier des vieux vêtements, qui doivent être maintenus propres et séparés des autres déchets.
SuperCircle rassemble des entreprises de livraison, des entrepôts et des systèmes de suivi pour rationaliser le processus. Ils espèrent changer les attitudes du public avec des bacs de dépôt en magasin, des étiquettes de livraison gratuite et d'autres encouragements.
En commençant par leur propre marque, Thousand Fell, ils se sont rapidement développés et gèrent désormais toute la logistique du recyclage pour plusieurs entreprises et secteurs, dont Uniqlo en Amérique du Nord.
Saentis Textiles a déjà contribué à relever un défi majeur grâce à une machine brevetée capable de recycler le coton en endommageant le moins possible les fibres, afin de pouvoir fabriquer de nouveaux textiles de qualité.
Elle vend désormais sa machine à des entreprises textiles afin qu'elles puissent en installer une directement dans leurs usines, leur permettant ainsi d'y jeter les chutes pour les recycler sur place.
Actuellement en train de construire sa première micro-usine à Oakland (Californie) pour prouver le concept, la machine permettrait d'éliminer complètement les déchets de tissus et réduire le transport.
Les vêtements doivent être préparés avant de pouvoir être recyclés et c'est la spécialité de Cetia, une société basée en France. Certaines de ses machines sont simples, comme celle qui retire les semelles des chaussures. D'autres sont plus complexes.
Rubi Labs a mis au point un moyen de capter le dioxyde de carbone résiduel des usines et de le transformer en cellulose, un fonctionnement similaire aux arbres dont le CO2 stocké sert indirectement à faire pousser ses différentes parties.
En juillet, Rubi Labs a annoncé un projet pilote avec le géant de la vente au détail Walmart pour tester son innovation. Reste à savoir si cela peut être réalisé à grande échelle.