Lorsque le poisson s'est raréfié en Amazonie équatorienne, les indigènes Siona ont attribué la malédiction à des "chamans envieux" qui bloquaient leur passage dans les rivières du Cuyabeno, une forêt tropicale humide riche en biodiversité menacée par le changement climatique et les activités humaines destructrices.
Adeptes des anciennes croyances indiennes, le chaman Rogelio Criollo, 74 ans, des peintures rouges sur le visage, raconte les visions qu'il a eut lors d'une cérémonie à l'ayahuasca, la plante sacrée et hallucinogène des peuples natifs.
Ensemble, ils forment une zone de protection faunistique protégée à la triple frontière avec la Colombie et le Pérou, qui abrite plus de 200 espèces d'amphibiens et de reptiles, 600 espèces d'oiseaux et plus de 160 espèces de mammifères.
Et le changement climatique se traduit par un déficit de précipitations, laissant par endroits une terre desséchée et craquelée dans des régions habituellement extrêmement humides.
M. Bobor, qui prend soin de cet écosystème depuis les années 90, se rappelle que lors de la saison sèche habituelle il fallait une période de 15 jours sans pluie pour que la Laguna grande se vide.
Les chamans Siona se tournent vers le monde de leurs croyances pour faire revenir les poissons. Autour d'un pot d'ayahuasca, ils ont entrepris un voyage spirituel pour redonner vie aux 14 lagunes de la zone protégée.
Selon M. Bobor, le savoir et la culture indigène de respect de la nature jouent un rôle essentiel dans la préservation du Cuyabeno.