Zimbabwe: Job Sikhala, figure de l'opposition, libéré de prison

12:2931/01/2024, mercredi
MAJ: 31/01/2024, mercredi
AFP
Figure de l'opposition zimbabwéenne, Job Sikhala, libéré de prison le 30 janvier 2024, après plus d'un an et demi de détention.
Crédit Photo : Média X / Archive
Figure de l'opposition zimbabwéenne, Job Sikhala, libéré de prison le 30 janvier 2024, après plus d'un an et demi de détention.

Job Sikhala, figure de l'opposition au Zimbabwe, a été libéré mardi après plus d'un an et demi de détention dans la capitale Harare, après avoir été condamné à deux ans de prison avec sursis.

M. Sikhala, 51 ans, populaire et connu pour son franc-parler, est l'une des principales figures arrêtées ces dernières années dans le cadre de ce que les ONG décrivent comme une vaste campagne de répression de l'opposition menée par le pouvoir.


"C'était une persécution"
, a-t-il déclaré à un media local après avoir été libéré de la prison de haute sécurité de Harare où il était emprisonné.

"Ces gens qui m'ont détenu dans cette prison pendant longtemps devraient comprendre que ma détermination à payer quelque prix que ce soit pour l'amour de mon pays reste inaltérable"
, a-t-il ajouté.

Reconnu coupable d'incitation à la violence la semaine dernière, l'opposant a été condamné mardi par la justice à deux ans de prison avec sursis. 

A l'annonce de sa libération dans les prochains jours, quelques dizaines de soutiens ont chanté et levé le poing en signe de victoire sur les marches du tribunal. 



"C'est désormais un homme libre. C'est la seule affaire qui le maintenait derrière les barreaux, il va donc sortir de prison",
avait déclaré son avocat Harrison Nkomo devant la presse à la sortie de l'audience au tribunal d'Harare.

M. Sikhala, avocat et figure charismatique adorée du petit peuple de Harare, était poursuivi dans cette affaire avec un député de l'opposition, Godfrey Sithole.

Ce dernier a également été reconnu coupable et a écopé de la même peine, à l'issue de ce procès qui a duré un an. 


Les autorités accusaient les deux hommes d'avoir incité les membres de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), premier parti d'opposition, à venger la mort d'une militante, Moreblessing Ali, dont le corps mutilé avait été retrouvé dans un puit en mai 2022.

La justice a estimé que les deux hommes avaient incité à la violence publique en transportant des personnes en deuil aux cérémonies commémoratives de Mme Ali, qui avaient été marquées par des violences.


Job Sikhala représentait la famille de cette femme de 46 ans tuée, après son enlèvement par un militant de la Zanu-PF au pouvoir. 

En détention depuis juin 2022, il est dans l'attente d'une décision dans deux autres affaires,
"politiquement motivées"
selon ses soutiens, mais a bénéficié d'une libération sous caution dans le cadre de ces poursuites. Il est notamment poursuivi pour publication de fausses informations. 

La Zanu-PF, au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, est accusée de mener une vaste campagne d'intimidation contre ses opposants. En août, des élections contestées ont abouti à la reconduction du président Emmerson Mnangagwa, 81 ans, à la tête du pays.


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