Tunisie: le chef du parti Ennahdha condamné à une nouvelle peine de trois ans de prison

La rédaction
20:431/02/2024, Perşembe
MAJ: 1/02/2024, Perşembe
AFP
Le chef du parti Ennahda, Rachid Ghannouchi, arrive au tribunal pour comparaître lors du procès pour blanchiment d'argent à Tunis, Tunisie, le 19 juillet 202.
Crédit Photo : AA / Archive
Le chef du parti Ennahda, Rachid Ghannouchi, arrive au tribunal pour comparaître lors du procès pour blanchiment d'argent à Tunis, Tunisie, le 19 juillet 202.

Le chef incarcéré du parti d'opposition tunisien Ennahdha, Rached Ghannouchi, a été condamné jeudi à une nouvelle peine de prison de trois ans pour financement illégal de sa formation, a indiqué son avocat.

Bête noire du président Kais Saied, M. Ghannouchi, qui purge déjà une peine de 15 mois de prison, a été condamné pour
"financement étranger"
de son parti d'inspiration islamiste Ennahdha, a précisé à l'AFP l'avocat Sami Triki.

Son gendre Rafik Abdessalam, ancien ministre des Affaires étrangères (2011-2013), jugé par contumace dans la même affaire, a été lui aussi condamné à trois de prison ferme.


Outre les peines de prison à l'encontre de M. Ghannouchi et son gendre, Ennahdha a été condamné à verser une amende de 1.170.470 dollars (environ un million d'euros).

M. Ghannouchi, 82 ans, a été arrêté le 17 avril 2023 après avoir déclaré que la Tunisie serait menacée d'une
"guerre civile"
si les partis de gauche, ou ceux issus de l'islam politique comme le sien, y étaient éliminés.

Le 15 mai, il a été condamné à un an de prison pour
"apologie du terrorisme"
dans le cadre d'une autre affaire, une peine durcie en appel en octobre à 15 mois.

Il avait été condamné à la suite d'une plainte d'un syndicat de police dénonçant des propos qu'il avait tenus début 2022 lors des funérailles d'un responsable d'Ennahdha dont il avait assuré qu'il
"ne craignait ni les puissants ni les tyrans",
ce mot désignant les policiers, selon le dossier d'accusation.

M. Ghannouchi, dont le parti a dominé les gouvernements de la dernière décennie après la révolte de 2011 qui a renversé la dictature de Zine El Abidine Ben Ali, est le plus célèbre opposant emprisonné depuis le coup de force du président Kais Saied qui s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021.

Certains dénoncent un procès politique pour éliminer les opposants.
D'ailleurs
,
Kais Saied essuie des critiques suite à sa décision de suspendre l'Assemblée nationale et de prendre des pouvoirs étendus. Les dernières élections ont été marquées par une forte abstention montrant le désintérêt total des citoyens pour les institutions publiques.

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